Il s’agit d’un court‑métrage dramatique puissant qui s’attaque à la question brûlante de l’immigration clandestine. Réalisé en 2025 et produit par Kerel, le film est désormais sur le devant de la scène, notamment avec sa sélection pour la 29ᵉ édition du Festival Écrans Noirs.
« Je veux Boza » raconte l’histoire de deux jeunes Camerounais, Awa et Patrice, pris au piège du chômage, des violences, et de l’absence d’opportunités. Ces îlots d’espoir et de désespoir les poussent à envisager l’exil comme seule issue. Le film ne se contente pas de dresser un portrait sombre : il met en lumière la dimension humaine, l’amour, la peur, le sacrifice. Une narration qui interpelle, car elle touche l’intime et parle du collectif.
Le casting comprend Brice Dippah, Alexandra Matip et Joseph Mouetcho, trois jeunes acteurs dont les performances apportent de la crédibilité au récit. Leur jeu permet de ressentir les tensions, les espoirs, les désillusions. Kerel, maison de production, assume ici tous les rôles : producteur, financeur, initiateur d’un projet à la fois personnel et universel.
Un message au-delà du cinéma
Le film du Nick Minyono est une invitation à la réflexion sur les causes profondes de l’immigration clandestine ; les déséquilibres économiques, les frustrations, les rêves de prospérité à l’étranger. En abordant ce sujet, le président fondateur du label Kerel s’inscrit dans une tradition de cinéma engagé, lequel ne se contente pas de montrer, mais interpelle.
Le film a déjà été projeté lors du Festival du Film Européen en mars 2025, une première exposition hors du réseau social et qui témoigne de l’ambition du réalisateur. Pour lui, cette expérience marque non seulement une reconversion, mais aussi l’affirmation d’un artiste capable de passer des écrans digitaux à la grande toile.
Avec « Je veux Boza », Dominique Minyono confirme qu’il est possible de parler du Cameroun, de ses jeunes, de leurs peurs et leurs rêves, tout en alliant influence numérique, créativité cinématographique et responsabilité sociale. Un film à voir, et surtout, à entendre.