À notre époque, nous vivons à cheval entre deux mondes : la réalité et le virtuel. Deux univers qui se superposent, s’influencent, mais ne se confondent jam ais. Pourtant, pour beaucoup de jeunes, la vie numérique prend parfois le pas sur la vie réelle. Sur les réseaux sociaux, chacun se construit une vitrine : photos retouchées, moments soigneusement choisis, sourires figés dans une perfection calculée. C’est une vie en haute définition, épurée de ses défauts, filtrée à volonté. En quête d’identité, les jeunes y cherchent des repères. Ils suivent des influenceurs qui semblent tout avoir : beauté, argent, popularité. Un simple défilement suffit à provoquer l’envie, l’admiration… ou la frustration.
Mais derrière ces images léchées, il y a souvent du vide. Ce que l’on vend, c’est un rêve. Une illusion. La réalité, elle, est bien plus nuancée. Combien de jeunes ont été déçus, voire désillusionnés, après avoir rencontré en chair et en os ces figures numériques ? Les visages ne sont plus les mêmes, les voix tremblent, l’aura s’efface. Et soudain, le monde virtuel perd de son éclat. Les conséquences, elles, sont bien réelles. Certains jeunes perdent confiance en eux, se comparent sans fin, se sentent exclus d’un univers auquel ils pensent ne jamais pouvoir appartenir. D’autres cherchent à imiter ce qu’ils voient, parfois au détriment de leur santé mentale, physique ou financière.
Mais tout n’est pas sombre. Le numérique peut aussi être un outil puissant : pour s’exprimer, créer, s’informer. Le vrai défi aujourd’hui, c’est d’apprendre à faire le tri, à distinguer le vrai du faux, à prendre du recul. Car si les réseaux sociaux vendent du rêve, la vraie vie, elle, ne se filtre pas. Elle se vit avec ses hauts, ses bas, ses imperfections. À nous de nous rappeler que derrière chaque écran se cache une personne, parfois aussi perdue que nous. Et que la vraie beauté, c’est peut-être justement d’accepter de ne pas être parfait. C’est à la jeunesse camerounaise de trancher. Mais qu’elle n’oublie jamais : la vraie vie commence là où s’éteignent les projecteurs.