Les enseignants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Douala annoncent une grève illimitée dès le 11 juin. En cause : des primes impayées et des arriérés qui s’accumulent depuis trois ans.
Le schéma est désormais bien connu de tous, et rien ne semble freiner l’hémorragie. Le conflit latent entre les enseignants du supérieur, leurs facultés et le ministère de tutelle se répète, à des échelles diverses, comme un feuilleton dont chaque épisode ressemble au précédent. Comme protagoniste nous avons d’un côté, les docteurs PhD et enseignants réclament inlassablement le recrutement de nouveaux titulaires, le paiement des primes de recherche, l’apurement des arriérés liés aux filières professionnelles, ainsi que la rémunération des prestations dues : heures complémentaires, missions, examens, cours professionnels, etc. De l’autre côté, les facultés et le Ministère de l’Enseignement Supérieur tentent de contenir cette crise chronique avec des moyens souvent jugés insuffisants.
Et lorsque le dialogue peine à s’instaurer, les enseignants brandissent préavis et mots d’ordre de grève, dans l’espoir de faire réagir les autorités. Faute de réponse concrète, le mouvement est généralement suivi d’une grève effective, paralysant davantage un système déjà fragile. Le dernier mot d’ordre de grève, le énième de la liste vient de l’Université de Douala. Où le climat reste tendu. Réunis en session ordinaire le 30 mai 2025, les membres de la section locale du Syndicat National des Enseignants du Supérieur (SYNES) de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) ont décidé de passer à l’action.
À défaut de réponses à leurs revendications, ils entreront en grève illimitée à compter du 11 juin. En toile de fond, des réclamations devenues presque familières : le paiement de la deuxième tranche de la prime interne de l’année académique 2023-2024, l’apurement des arriérés relatifs aux filières professionnelles, ainsi que les prestations dues depuis 2021 pour les jurys de master, les heures complémentaires, les missions, les examens et les cours professionnels. Joint par téléphone, Dr.
Tchanga, membre du Synes et enseignant à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Douala, « Le syndicat déplore l’inertie de l’administration : malgré le préavis envoyé le 14 avril, aucune mesure n’a été prise. Le doyen de la FLSH, pointé du doigt pour son absence de dialogue, n’a manifesté aucun signe d’ouverture », explique-t-il. Le Synes observe en outre que la première tranche de la prime interne 2024-2025 n’a toujours pas été versée. Pour les enseignants grévistes, cette mobilisation vise à obliger les autorités à entamer un dialogue sérieux et de bonne foi.
Ils précisent que seul un consensus issu d’une assemblée générale ordinaire ou extraordinaire pourra mettre fin au mouvement. Ce nouvel épisode vient rallonger la liste des tensions sociales dans l’enseignement supérieur camerounais, où le bras de fer entre corps enseignants et administration semble s’éterniser, dans une répétition qui finit par user, sans jamais vraiment résoudre.