Au lieu-dit Cité U, Mohamadou propose des glaces à des prix allant de 100 F à 500 FCFA. A la fin de la journée, il cumule environ 3000 FCFA de bénéfices.
Après l’obtention de son diplôme, il n’a pas trouvé de travail. Malgré ses compétences techniques, les portes des entreprises étaient closes. La situation économique difficile, combinée à un marché de l’emploi saturé, l’a poussé à repenser son avenir. « Je suis resté plusieurs mois sans emploi. J’avais le choix entre me tourner les pouces ou chercher une alternative pour subvenir à mes besoins », confie-t-il. C’est alors qu’un ami, connaissant ses difficultés, lui a suggéré une idée : vendre des glaces.
Bien que l’idée de se lancer dans le commerce de produits glacés puisse sembler éloignée de son parcours en informatique, Mohamadou a décidé de tenter sa chance. « Je n’avais rien à perdre, alors j’ai investi dans une machine à glaces et j’ai commencé à vendre ». Chaque jour, il réussit à réaliser un bénéfice net minimum de 3000 F CFA.
Cela peut sembler modeste, mais pour ce jeune homme, c’est une source de revenus régulière qui lui permet de s’en sortir. Il enregistre un bénéfice quotidien de 10 000 F CFA, dont il consacre environ 7 000 F CFA pour l’achat des ingrédients : glaces, cornettes, sucres, et autres éléments nécessaires à son activité. Il lui reste donc une marge nette confortable, qu’il utilise pour couvrir ses besoins quotidiens et pour investir dans de nouveaux stocks.
A la Cité U, l’activité de Mohamadou semble être la réponse à une demande constante : les étudiants ont toujours soif de sucreries et de rafraîchissements. Le soleil de Yaoundé et l’énergie de la vie estudiantine créent une atmosphère idéale pour ce commerce. Les glaces sont une pause bienvenue, surtout après des journées de cours intenses. Les étudiants affluent, attirés par les couleurs vives et les parfums sucrés de ses produits.
« C’est une bonne affaire, surtout quand il fait chaud. C’est un petit plaisir qui ne coûte pas trop cher », confie l’un des étudiants qui s’arrête pour acheter une glace. Pour eux, ce n’est pas seulement une question de prix, mais aussi un moyen de soutenir un jeune de leur communauté. Il doit aussi jongler avec la concurrence, car plusieurs autres vendeurs se sont installés dans le même secteur. Mais il reste optimiste et déterminé à continuer.
« Je suis en train de planifier mon futur. L’informatique reste ma passion. Mais en attendant, ce commerce me permet de tenir et de prendre soin de moi. J’aimerais à l’avenir développer cette activité et peut-être investir dans un autre type de business », confie-t-il.