La 29ᵉ édition du Festival Écrans Noirs se tient du 20 au 27 septembre 2025 à Yaoundé, sous le thème « Les défis de la distribution du cinéma africain sur et en dehors du continent ». Avec 69 films en compétition répartis en 7 catégories, l’événement confirme son rôle de carrefour majeur pour le 7ᵉ art africain.
Tout commence en 1997. Le cinéaste camerounais Bassek Ba Kobhio lance Écrans Noirs avec une ambition claire : offrir au cinéma africain un espace de visibilité, de rencontres et de débats. Avec pour slogan : « des films par nous, faits par et pour tous », le festival devient très vite une institution en Afrique centrale, projetant aussi bien des courts et longs métrages que des documentaires et des films de la diaspora.
Une vitrine panafricaine
En près de 30 ans, le festival a diffusé plus de 2 106 films, provenant de 48 pays. Il a grandi avec son public : en 2021, près de 12 500 spectateurs étaient présents dans six espaces de projection à Yaoundé. Chaque édition s’articule autour d’un thème, souvent connecté aux grandes questions du moment : la crise sanitaire et son impact sur le cinéma en 2020, l’intelligence artificielle en 2024, et aujourd’hui la question brûlante de la distribution des films africains.
Un festival qui célèbre et qui forme
Symbole de reconnaissance, l’Écran d’Or consacre chaque année le meilleur film de la compétition. En 2022, le Cameroun en a été le lauréat avec The Planter’s Plantation d’Eystein Young Dingha. Mais Écrans Noirs, ce n’est pas qu’un tapis rouge. C’est aussi une école : ateliers, concours de scénarios, espaces jeunes comme le Kids Cinema Corner, autant d’initiatives qui forment les générations futures de cinéastes et sensibilisent le public aux écritures audiovisuelles.
Lors de la 28ᵉ édition, plus de 300 œuvres ont été soumises, dont 139 sélectionnées dans 11 catégories. Preuve que le festival attire de plus en plus de créateurs africains et suscite un intérêt international. L’édition 2025 poursuit cet élan, malgré les défis persistants liés à la production, au financement et surtout à la distribution.
29 ans de résistance et d’espoir
Des premières éditions confidentielles aux cérémonies médiatisées, Écrans Noirs a construit une légende : celle d’un cinéma africain qui se raconte par ses propres voix et ses propres images. Pour Bassek Ba Kobhio et toute une génération de cinéphiles, l’enjeu est clair : faire en sorte que l’Afrique ne soit pas seulement filmée, mais qu’elle filme et diffuse ses propres récits. En 29 ans, Écrans Noirs a prouvé qu’un festival pouvait devenir plus qu’un événement : un mouvement.