Au sein des relations amoureuses, le phénomène prend de l’ampleur. Ces fausses grossesses, montées de toutes pièces ont un objectif clair : soutirer de l’argent, de l’attention ou un engagement sentimental.
Le scénario est souvent bien huilé. « Elle m’a dit qu’elle n’avait pas vu ses règles et m’a montré un test positif. J’étais sous le choc. J’ai commencé à payer ses consultations et même des compléments alimentaires », raconte Thierry, 35 ans. Pendant deux mois, il enchaîne les transferts d’argent, convaincu de devenir père. Jusqu’au jour où, brutalement, sa copine lui annonce une fausse couche. « J’ai appris plus tard qu’elle n’avait jamais été enceinte », souffle-t-il, amer.
Certaines jeunes femmes assument ces mises en scène. Pour Clémence, 26 ans, il s’agit surtout d’une stratégie de survie : « Mon copain me négligeait et me traitait comme une moins que rien. Avec cette histoire, il est devenu droit, plus attachant, plus présent, il me donnait de l’argent. C’était ma manière de le retenir ».
Dans ces histoires, la grossesse devient une arme psychologique. Falsification de tests, maux matinaux simulés, symptômes imaginaires : tout est pensé pour crédibiliser le mensonge. Et quand la supercherie menace d’éclater, la carte de la fausse couche est jouée, refermant le piège tout en culpabilisant le partenaire.
Les motivations varient : l’appât du gain, la peur de perdre un copain jugé volage, ou la recherche d’une sécurité matérielle. Mais les dégâts sont profonds. « J’avais déjà dit à mes sœurs et ma maman que j’attendais un enfant, j’étais content, prêt à assumer tout. Tout ça pour me rendre compte après quatre longs mois qu’elle mentait depuis le début.
Elle avait falsifié les résultats sanguins, volées des échographies. Tellement de choses bizarres. Après cette expérience, je n’arrive plus à faire confiance à une fille qui me parle d’enfant », avoue Kevin, 29 ans. Au-delà de la manipulation, ces pratiques laissent des cicatrices profondes.
Elles fragilisent, installent la méfiance et banalisent le mensonge autour d’un sujet aussi sensible que la maternité.