C’est la période des vacances des jeunes ayant du temps sont souvent tenter par ces offres d’emplois qui ne reflètent pas toujours la réalité cachée derrière. Le marché de l’emploi camerounais, déjà confronté à de nombreux défis, est de plus en plus envahi par des annonces fictives ou trompeuses, notamment dans le secteur informel. Ce phénomène, omniprésent dans les rues et sur les réseaux sociaux, soulève des inquiétudes croissantes.
À Yaoundé, il devient presque impossible de faire un pas sans croiser une affiche proposant un emploi. Collées sur les façades d’immeubles ou les poteaux électriques, ces annonces sont partout. Des tracts similaires sont également distribués aux passants. Et nombreux sont les jeunes, en période de vacances ou en quête d’activité, qui se laissent séduire par ces offres alléchantes. Pourtant, derrière ces promesses attrayantes se cache souvent une toute autre réalité. Le marché de l’emploi camerounais, déjà confronté à de nombreux défis, est de plus en plus envahi par des annonces fictives, particulièrement dans le secteur informel. Un phénomène devenu omniprésent dans les rues comme sur les réseaux sociaux, et qui suscite une inquiétude croissante.
Le plus troublant reste la discrétion avec laquelle ces affiches apparaissent, souvent durant la nuit, comme pour éviter les regards curieux ou les contrôles. Pourtant, ces annonces attirent les foules, notamment les jeunes à la recherche d’un emploi. Leurs contenus sont souvent séduisants : « Une entreprise américaine basée au Cameroun recrute plusieurs personnes âgées de 18 à 30 ans. Salaire entre 80 000 FCFA et 130 000 FCFA, avec possibilité de gains journaliers. Contactez Mme X ou M. Y pour plus d’informations. » Ou encore : « Job offert. Salaire de 60 000 à 150 000 FCFA. Appelez M. X. ou Mme Y. »
Derrière ces messages accrocheurs, la réalité est parfois toute autre. Dans certains cas, l’offre débouche bien sur un emploi, mais très différent de ce qui avait été présenté. À l’entretien, il est question d’un poste de bureau ou de vendeur dans une boutique ou d’un stage avec possibilité d’embauche à l’issue. Une fois engagé, l’on se retrouve finalement à arpenter les rues pour vendre des produits, rémunéré uniquement à la commission. Le salaire annoncé devient alors un mirage, dépendant du volume de marchandises écoulées. Pire encore, certaines de ces annonces dissimulent de véritables réseaux d’escroquerie ou d’exploitation. Des personnes s’y engagent avec espoir, pour se retrouver victimes d’abus financiers, psychologiques, voire physiques.
Certains en ressortent profondément traumatisés ; d’autres y perdent tout, parfois même la vie. Ce phénomène trouve racine dans un environnement économique où l’accès à l’emploi formel reste difficile. Le secteur informel, en pleine expansion au Cameroun, représente pourtant un vivier d’opportunités pour de nombreux jeunes. Mais des pratiques malsaines viennent ternir sa crédibilité et menacent l’intégrité même de ce segment de l’économie. Face à cette situation, il devient urgent d’encadrer et de réguler les offres d’emploi dans le secteur informel, afin de protéger les citoyens contre les dérives, tout en valorisant les véritables opportunités qu’il recèle.