L’éducation ne devrait jamais être un marché. Des établissements privés surgissent à chaque rentrée, promettant de nombreuses innovations. Derrière les apparences d’une modernisation ou d’une “individualisation” des parcours, c’est bien un système marchand qui s’installe, où le savoir se vend, et la réussite scolaire s’achète.
Le phénomène n’est plus marginal : écoles privées hors contrat à plusieurs centaines de milles l’année, plateformes en ligne promettant la réussite aux examens nationaux, stages de révision tarifés pendant les vacances, coaching personnalisé pour les concours… Autant de services qui font du système éducatif un terrain lucratif, réservé à ceux qui en ont les moyens.
L’éducation devient un produit comme un autre, soumis aux lois de l’offre et de la demande. Ce business de l’éducation prospère sur les espoirs de parents en quête d’un avenir meilleur pour leurs enfants, et sur la détresse d’une jeunesse en manque de repères. L’État, souvent silencieux ou complaisant, porte aussi sa part de responsabilité.
Le contrôle des établissements doit être renforcé, les autorisations accordées avec rigueur, et les contrevenants sévèrement sanctionnés. L’école doit redevenir un lieu de savoir, de rigueur et d’émancipation, et non une boutique où l’on achète son diplôme comme un simple produit de consommation. Il est temps d’agir. Assez d’exploiter la soif d’apprendre pour remplir des poches. L’éducation est un droit, pas une marchandise.