Jadis figure de respect et de modèle social, le métier d’enseignant inspire de moins en moins aujourd’hui.
Plusieurs étudiants interrogés disent ne pas envisager l’enseignement comme première option. « C’est souvent un plan C », confie Cynthia, étudiante en lettres modernes. « Ce n’est pas qu’on méprise le métier, mais on veut mieux vivre. », poursuit-elle. En effet, autrefois symbole de réussite et de respect, la figure de l’enseignant semble aujourd’hui s’effriter dans l’imaginaire collectif des jeunes. « Moi, je ne veux pas souffrir pour gagner des miettes », déclare Franck, étudiant en histoire, le ton méprisant.
Son avis est partagé par bon nombre de jeunes pour qui le métier d’enseignant est synonyme de précarité et de frustration. Les retards de salaire, les classes bondées, l’absence de moyens pédagogiques et un statut social en recul pèsent lourd dans la balance.
Dans les écoles publiques et privées, enseignants contractuels ou fonctionnaires dénoncent une surcharge de travail, un manque de reconnaissance et des conditions qui nuisent à leur motivation. « Chaque temps on entend que des enseignants grèvent. Moi je n’aimerais pas me retrouver dans cette situation. C’est incroyable comme on ne les prend pas au sérieux, pourtant c’est eux qui façonnent la société », exprime Alexandre, étudiant en droit.
La conséquence est visible : le métier attire de moins en moins et devient, pour beaucoup, un choix par défaut. Mais dans cet univers morose, quelques voix se distinguent. Certains embrassent l’enseignement par pure vocation. C’est le cas de Grâce, 27 ans, professeure de Science de la Vie et de la Terre.
« J’ai choisi d’enseigner parce que je veux impacter des vies. Oui, c’est dur, mais je ne me vois pas faire autre chose. » confie t-elle. À l’image de Grâce, certains jeunes restent attachés à la transmission du savoir, conscients des sacrifices que cela implique.
Ainsi, malgré les défis, certains jeunes passionnés refusent d’abandonner. Et s’ils ne sont pas encore majoritaires, ils rappellent qu’au-delà du découragement, il subsiste une flamme que seules des réformes ambitieuses pourraient rallumer pleinement.