Aujourd’hui, tout semble permis tant qu’on le met sur le compte de l’humour. Le “second degré” est devenu un refuge commode pour embellir moqueries et violences verbales.
« C’était juste une blague. » C’est ce qu’on a répété à Olivia, 23 ans, après qu’une photo d’elle, ne la mettant pas en valeur, a été partagée dans un « groupe d’amis » WhatsApp dont elle ne faisait pas partie. « C’était une photo de moi prise lorsque j’étais en état de saoulardise, du coup je m’étais vomis dessus.
On me disait que je devais apprendre à avoir de l’humour, mais je ne boitais rien de drôle dans ça, surtout que c’était un groupe de personnes proches de moi qui avaient jugé bon de partager ce cliché de moi. » Son histoire illustre une réalité bien connue de la génération connectée : le rire comme prétexte à la méchanceté.
Pour Andy, 26 ans, étudiant, c’est devenu une norme : « Les gens te lancent des blagues cruelles et si tu réagis mal, on te traite de fragile. » Derrière le fameux « second degré », beaucoup voient une façon de se moquer sans culpabiliser. Face à cette banalisation, certains tentent de changer les codes. Kevin, 27 ans, prône un humour plus conscient : « Faire rire, c’est un art. Si ta blague humilie quelqu’un, c’est que tu manques d’inspiration.
On peut être drôle sans tomber dans la cruauté. » Psychologues et sociologues alertent sur cette banalisation de la moquerie. Derrière l’humour, se cachent souvent des formes de harcèlement déguisé. Alors entre l’envie de faire rire et le besoin d’exister il faut trouver le juste milieu car la frontière reste fragile.

































































