Lancé en 2021 avec le soutien de la Banque mondiale, le Projet d’appui au développement de l’enseignement secondaire et des compétences pour la croissance et l’emploi (PADESCE) ambitionne de faciliter un accès équitable à un enseignement secondaire de qualité et à une formation technique et professionnelle adaptée au marché de l’emploi, avec un accent particulier mis sur les jeunes filles. Sur le papier, le projet est porteur de grandes promesses. Mais sur le terrain, les résultats tardent à se concrétiser.
Lors de la 4ᵉ session du comité de pilotage du PADESCE, tenue ce 4 août 2025, les discussions ont mis en lumière les lenteurs persistantes dans la mise en œuvre d’un pan important du projet : le mécanisme compétitif de développement des compétences. Ce dispositif est censé renforcer les capacités des établissements de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, tout en apportant un appui aux travailleurs des PME-PMI ainsi qu’aux acteurs de l’économie sociale et informelle.
Mais à ce jour, cette composante peine à véritablement démarrer. À moins de cinq mois de la fin du programme, prévu pour le 31 décembre 2025, le taux d’exécution reste largement en deçà des engagements fixés dans le cahier de charges. Sur le terrain, les bénéficiaires attendus ne ressentent toujours pas les effets concrets du programme, ce qui suscite incompréhensions et frustrations. La Banque mondiale, principal bailleur, tout comme les maîtres d’ouvrage et les observateurs, expriment des réserves quant à la mise en œuvre effective du projet. Face à cette situation, les projections pour les prochains mois s’articulent autour d’une meilleure réactivité de l’unité de coordination.
Il est notamment question de renforcer la communication avec les maîtres d’ouvrage et d’assurer une remontée immédiate des informations en cas de blocage, afin d’éviter toute paralysie dans l’exécution. Pour rappel, le PADESCE est un projet quinquennal financé par un emprunt de plus de 70 milliards de FCFA contracté par l’État du Cameroun auprès de la Banque mondiale. Il est structuré autour de quatre composantes majeures visant la transformation qualitative du système éducatif secondaire et la montée en compétences des jeunes en vue de l’emploi. Reste à savoir si les derniers mois permettront de sauver l’essentiel et de redonner espoir aux bénéficiaires.