Les démarcheurs proposent leurs services d’« aide » aux candidats pour constituer leurs dossiers, obtenir des signatures ou encore les déposer dans les délais. Un service souvent tarifé, oscillant entre assistance bienveillante et arnaque organisée.
Dans un contexte où les démarches administratives sont parfois complexes, notamment pour les nouveaux bacheliers, certains candidats se tournent vers des démarcheurs afin d’éviter erreurs ou oublis. Ces intermédiaires promettent de simplifier le processus, allant parfois jusqu’à garantir une place au concours. Mais cette pratique n’est pas sans risques. Pour de nombreux jeunes, ces « aides » apparaissent comme des sauveurs. « Je ne savais même pas où aller pour légaliser mes pièces.Un voisin m’a mis en contact avec quelqu’un qui m’a tout fait pour 10 000 F », confie Jules, 19 ans, candidat au concours de la FMSB. Comme lui, beaucoup se laissent guider par ignorance, naïveté ou pour gagner du temps.
Cependant, derrière cette bonne volonté affichée, se cachent souvent des pratiques douteuses. Certains démarcheurs n’hésitent pas à promettre l’admission en échange de fortes sommes. En mars 2025, un réseau opérant depuis la prison centrale de Kondengui a été démantelé après avoir escroqué plusieurs candidats à un concours de la police.Selon l’article 163 du Code pénal camerounais, toute fraude liée à un concours ou à un examen public est punie d’un à trois ans d’emprisonnement. Malgré cela, le phénomène persiste. Le MINFOPRA appelle les candidats à s’informer via les canaux officiels et à éviter les intermédiaires. « Une erreur dans un dossier peut coûter l’admission, mais une complicité dans une fraude peut coûter la liberté », avertit Franck Mbarga, inspecteur de police.
L’accompagnement technique est utile, à condition qu’il soit transparent : d’un parent, d’un encadreur ou d’un cybercafé de confiance. Renforcer la sensibilisation dans les lycées et universités devient essentiel, pour que l’ignorance ne soit plus un piège. Car dans un système jugé difficile, le véritable enjeu reste d’autonomiser les candidats tout en sécurisant les procédures.