Jadis animés, ces salles qui connectaient la jeunesse au monde, sont aujourd’hui en voie de disparation ou transformées en secrétariats bureautiques.
Aujourd’hui, on s’y rend pour imprimer un CV, relire un mémoire, faire une photocopie ou scanner des documents. Les étudiants, en particulier, y trouvent un appui précieux pour la rédaction et la mise en forme de leurs travaux universitaires. Les chercheurs d’emploi, eux, y font saisir leurs lettres de motivation ou actualiser leurs dossiers.
Nombreux, sont les propriétaires de cybercafés qui ont compris qu’ils ne pouvaient plus survivre uniquement grâce à la connexion internet. Ils ont donc changé de visage et se sont transformés en véritables secrétariats de quartier.
Pourtant, il y a encore une dizaine d’années, aller au cybercafé était un rituel. On y entrait pour créer une adresse mail, remplir un formulaire en ligne ou encore discuter sur MSN, Yahoo Messenger et plus tard sur Facebook. Les salles étaient pleines, le bruit des claviers et des imprimantes résonnait en continu, et il fallait parfois patienter pour avoir un poste disponible.
De nos jours, la scène est bien différente. Le téléphone portable et la 3G ont tout changé. Avec un smartphone, on peut envoyer un mail, remplir un dossier, télécharger une application ou faire une recherche sans se déplacer. L’ordinateur, longtemps objet de luxe, a été remplacé dans les usages quotidiens par le téléphone. Conséquence directe : la fréquentation des cybercafés a chuté brutalement.
Le cybercafé originel
Pour beaucoup, le cybercafé fut le premier contact avec internet. On y découvrait les moteurs de recherche, on créait ses premiers comptes et, parfois, on se formait sur le tas. Mais le cybercafé n’était pas seulement un espace de connexion : c’était aussi un lieu social.
On y allait en groupe, pour naviguer mais aussi pour jouer en réseau. Les jeux vidéo en ligne y ont connu leurs premières heures de gloire. Certains jeunes y passaient des heures à explorer le web ou à discuter avec des correspondants lointains. Dans la mémoire collective, le cybercafé reste ainsi associé à une époque pionnière, celle où l’internet n’était pas encore dans toutes les poches.
Ces espaces, devenus plus silencieux, sont désormais centrés sur les services administratifs et académiques. Le mot « cyber » ne correspond plus tout à fait à ce qu’ils proposent, mais leur rôle reste essentiel dans la vie quotidienne de nombreux citadins.
Les cybercafés n’ont donc pas totalement disparu : ils se sont adaptés. De fenêtres ouvertes sur le monde numérique, ils sont devenus les ateliers pratiques de la vie scolaire et professionnelle. Une reconversion silencieuse mais indispensable.