Le couple étudiant, c’est souvent la promesse d’un amour simple, jeune et complice. Pourtant, beaucoup de ces idylles s’éteignent une fois le diplôme en poche.
À l’université, tout se partage : le même rythme de cours, les mêmes cercles d’amis, les mêmes galères de fin de mois. C’est un cocon où l’amour se nourrit du quotidien commun. Mais quand la remise des diplômes arrive, les chemins se séparent. « On croyait qu’on allait tout traverser ensemble. Mais après l’école, j’ai trouvé un boulot à Yaoundé, lui est parti à Douala. La distance a fait son travail, on s’appelait de moins en moins.
Finalement, on a laissé tomber », confie Carine, 24 ans. Pour d’autres, c’est le choc avec la vie adulte qui fragilise l’histoire. Les rêves légers d’hier se heurtent à la dure réalité d’aujourd’hui. « À l’école, on vivait de beignets-haricots et d’amour. Après, il fallait gérer les factures, le chômage, la pression familiale. On s’est rendu compte qu’on n’était pas prêts », raconte Junior, 26 ans. Les ambitions qui évoluent font aussi partie de l’équation. « À 20 ans, on voulait les mêmes choses. À 25, je rêvais de voyager pour l’Espagne, lui voulait s’installer ici et fonder une famille.
On n’avançait plus dans la même direction », explique Marcelle, 25 ans. Pourtant, certaines histoires survivent. L’idylle que partage Stéphane, 27 ans, avec sa copine Anaëlle en est la preuve : « On a survécu au master, au chômage, aux stages non payés. Si on a tenu, c’est parce qu’on a appris à parler vrai, à s’adapter. Aujourd’hui on construit ensemble ».Le couple étudiant ressemble finalement à une expérience grandeur nature : il teste la patience, la résilience et la capacité à rêver à deux. Beaucoup s’arrêtent au seuil de la vraie vie, quelques-uns continuent le chemin. Mais tous gardent ce souvenir particulier : celui d’avoir aimé intensément, le temps d’un campus.