Le Collectif des Enseignants du Cameroun lance un nouvel appel à grève dans un communiqué signé le 2 septembre 2025. Cette sortie ravive les tensions, à quelques jours de la rentrée scolaire.
« L’heure est historique. Le moment est grave », affirme d’entrée le communiqué signé par le Collectif des Organisations des Enseignants du Cameroun (COREC). Les enseignants dénoncent un dialogue de façade mené par le gouvernement ces six derniers mois, accusé de masquer un « mépris profond » envers la profession enseignante.
Selon eux, malgré des années de promesses et de réformes annoncées, les problèmes fondamentaux de l’école publique camerounaise restent entiers: salaires impayés, avancements bloqués, conditions de travail déplorables, infrastructures délabrées… Selon le collectif, l’État fait preuve d’« inertie coupable » en refusant de poser les actes politiques et financiers nécessaires à la résolution de la crise.
Huit millions d’élèves risquent ainsi de payer le prix d’un immobilisme qui dure, tandis que des milliers de familles continuent de souffrir du sous-investissement dans l’éducation. Les enseignants dénoncent aussi un silence généralisé dans l’opinion publique, qui semble avoir normalisé la misère de la profession. Ils rappellent pourtant que l’école reste la base de toute société viable, et que sa dégradation compromet la compétitivité du pays.
Un appel à la conscience collective
Au-delà des revendications matérielles, le message du COREC. se veut un appel à la conscience nationale. « En refusant de valoriser la profession enseignante, c’est la survie du pays qu’on compromet », préviennent-ils. Loin d’un simple mouvement d’humeur, selon eux, la grève annoncée se veut une action « légitime, juste et historique ».
Mais cette menace est-elle réellement prise au sérieux par les autorités ? Depuis l’annonce du COREC, aucun communiqué officiel n’a encore été publié par les ministères en charge de l’Éducation ou celui de la Fonction publique. Le spectre d’un début d’année perturbé plane néanmoins dans les établissements scolaires, où l’incertitude règne.
Difficile à ce stade de mesurer l’ampleur que prendra cette grève. Lors des précédents mouvements, la mobilisation a été inégale, certains enseignants préférant reprendre les cours malgré les mots d’ordre syndicaux. Mais cette fois, l’appel est lancé à l’unisson par une coalition de syndicats majeurs. De quoi donner du poids à la menace.