Entre gestion des bagages, assistance aux passagers et sécurité à bord, ces hommes assurent un travail de l’ombre, souvent invisible mais pourtant indispensable.
Il est 5 heures du matin au lieu-dit « Camair ». Dans l’effervescence des départs, des cris fusent : « Ngousso, Soa, Eleveur ! ». Mais derrière chaque départ se cache un acteur-clé de cette mécanique bien huilée : le convoyeur. Toujours entre deux passagers, une valise sur l’épaule ou un téléphone à la main, c’est lui qui assure la fluidité du voyage. Le convoyeur ne se contente pas d’appeler les passagers.
Il charge les bagages, les attache solidement en soute, vérifie les tickets, rassure les voyageurs et leur donne des indications sur les arrêts. Une fois à bord, il devient garant de la sécurité : il veille à ce que les ceintures soient bouclées, gère les conflits, aide les personnes âgées ou les enfants non accompagnés. « Sans nous, les chauffeurs ne peuvent pas se concentrer. On est leurs yeux et leurs bras », confie Fabrice, convoyeur depuis 7 ans. Mais le métier n’est pas de tout repos. Les journées commencent à l’aube et se terminent parfois très tard. Les trajets sont longs, les passagers nombreux, et les situations imprévisibles.
Entre les plaintes, les oublis de bagages, les passagers agressifs ou malades, la tension est constante. « On dort parfois à moitié sur les routes. On se lève tôt, on mange mal. C’est le prix à payer pour nourrir nos familles », explique Josué, un autre convoyeur rencontré à la Camair. Côté rémunération, les convoyeurs gagnent en moyenne entre 3 000 et 5 000 francs CFA par jour, selon les distances et la compagnie. Parfois, ils perçoivent des pourboires de passagers satisfaits ou une petite commission sur les tickets.
« Ce n’est pas grand-chose, mais c’est mieux que rien. Il faut faire avec », souffle Arnaud. Malgré leur utilité, les convoyeurs restent souvent relégués à l’arrière-plan. Peu considérés, parfois insultés, ils continuent pourtant de faire leur travail avec discipline.