À première vue, cette activité peut sembler peu rentable. Pourtant, de nombreux petits vendeurs dans les rues réussissent à bien gagner leur vie, surtout en période de vacances, grâce au Bita-kola et à la Kola, avec un chiffre d’affaires pouvant atteindre 100 000 FCFA par mois.
Ces noix attirent chaque jour de nombreux consommateurs. Mais derrière ce commerce, on retrouve aussi des visages jeunes, motivés par la débrouillardise et la volonté de préparer leur rentrée scolaire. C’est le cas de Modeste Arafat, adolescent d’une quinzaine d’années, que l’on a croisé au quartier Coron. Plateau en main, chemise rouge et sac en bandoulière, il sillonne les rues à la recherche de clients.
Pendant les vacances, il troque les cahiers contre des plateaux de bita-kola pour financer lui-même ses fournitures scolaires et sa scolarité. « Chaque vacance, je vends mon plateau de bita-kola pour mettre de l’argent de côté. Ça me permet d’acheter mes cahiers et de payer l’école », confie-t-il.
Pour s’approvisionner, Modeste se rend tôt chaque matin dans différents marchés de Yaoundé. « Je m’approvisionne au marché du Mfoundi. Je prends le plastique de kola à 2000 F CFA et celui de bita à 5000 F CFA », précise-t-il. Malgré son jeune âge, il gère son activité avec sérieux. « Quand le marché est bon, je peux vendre jusqu’à 20 000 F CFA par jour. Si c’est moyen, je fais entre 12 000 et 15 000 F CFA. Mais parfois, je vends juste 7000 ou 8000 F CFA », explique-t-il. Même dans les jours plus calmes, l’activité reste rentable pour lui.
« Ce petit commerce m’aide beaucoup. Il est vraiment utile pour moi. Grâce à ça, je n’ai pas besoin de toujours demander de l’argent à mes parents. Je participe moi-même à mes dépenses. » Pour lui, au-delà du gain financier, cette activité lui apprend aussi la rigueur et l’autonomie. « Je me réveille tôt tous les jours, je gère ma marchandise, je compte mes bénéfices, et j’économise. Ça me donne de l’expérience pour plus tard », ajoute-t-il.
Le jeune Modeste fait savoir que les produits qu’il vend ne servent pas uniquement à générer des revenus. Selon lui, le bita-kola possède plusieurs vertus thérapeutiques. « Ça soigne les maux d’estomac, calme la toux et aide aussi à bien digérer », affirme-t-il. Il ajoute également que certains clients le consomment pour renforcer leur vitalité. « Beaucoup d’hommes me disent que ça les rend plus virils, c’est pour ça qu’ils achètent régulièrement », confie-t-il. Le cas de Modeste illustre celui de nombreux jeunes qui profitent des vacances pour entreprendre et se responsabiliser.
Ils ne voient pas ces moments comme un simple temps de repos, mais comme une opportunité de se préparer à l’avenir. À quelques jours de la rentrée, ces petites activités commerciales témoignent de l’ingéniosité et de la détermination des jeunes à subvenir à leurs besoins. Un moyen pour eux de joindre l’utile à l’agréable, tout en se préparant activement pour la reprise des classes.