Conscients de la prolifération des établissements clandestins, les parents d’élèves prennent désormais certaines mesures pour ne pas tomber dans le piège.
Solange, mère d’un collégien, a appris à ses dépens combien le danger est réel. Séduite par la proximité et le tarif accessible d’une école située dans son quartier, elle y inscrit son fils sans soupçonner qu’il s’agit d’un établissement clandestin « Tout semblait normal, il y avait même un car pour prendre et déposer les enfants. C’est à la suite de la note du ministère de l’Éducation de base publiée l’année dernière, sur la fermeture de près de 700 établissements clandestins que j’ai appris que l’école de l’enfant n’était pas régularisée.
Mon enfant a perdu une année entière comme ça », raconte-elle, encore marquée par cette mésaventure. Pour d’autres, la prudence est devenue un réflexe. Jean-Mathis, père de trois enfants en primaire, explique multiplier les vérifications avant toute inscription : « Les directeurs n’aiment pas me voir arriver. Je demande toujours les documents qui attestent de la légitimité de l’école, je m’assure de la qualification des enseignants.
Je fais le tour des classes pour voir si elles répondent aux normes. Mon épouse trouve que j’en fait trop, mais je préfère anticiper les mauvaises surprises. » Ces précautions sont essentielles, confirme Evelyne Mballa, conseiller d’orientation, ancien cadre à la carte scolaire de la délégation régionale de l’enseignement secondaire du Centre : « Des équipes effectuent des descentes inopinées et vérifient des critères précis comme les autorisations de création et d’ouverture, la superficie minimale qui est de 2500m2 par exemple pour un établissement secondaire de l’enseignement général, la sécurité des locaux, ou encore la qualification du personnel et même des promoteurs qui doivent au moins avoir une licence.
En réalité qu’une école fonctionne sans agrément, elle est clandestine, même si elle présente un vernis de sérieux » explique-t-elle. La vigilance des parents reste alors la meilleure arme pour ne pas tomber dans le piège. Se renseigner, demander les preuves d’agrément ou échanger avec d’autres parents permet alors d’éviter que la confiance mal placée ne coute à un enfant une année scolaire.