La campagne présidentielle du 12 octobre 2025 qui approche montre une forte mobilisation de la jeunesse camerounaise dans les meetings, sur les réseaux sociaux et les débats publics.
Dans plusieurs villes du pays, les jeunes prennent d’assaut les lieux de rassemblement des candidats. À Yaoundé, Maroua, Douala ou Bafoussam, ils sont au-devant de la scène, arborant les couleurs des partis, scandant des slogans, ou simplement venus écouter et comparer les discours. « Je veux voter en connaissance de cause. Ce sont nos vies qui sont en jeu », confie Nadine Ngolle, 22 ans, étudiante à l’Université de Yaoundé I. Comme elle, des milliers d’autres jeunes veulent désormais comprendre les projets de société proposés. L’inclusion, l’emploi, l’entrepreneuriat, la formation professionnelle, la réforme de l’éducation ou encore l’accès au numérique figurent parmi les principales préoccupations.
Une large partie de cette mobilisation est nourrie par les réseaux sociaux, devenus un terrain de campagne incontournable. Sur TikTok, Instagram, X ou Facebook, des jeunes créent du contenu engagé : vidéos d’analyse, caricatures politiques, extraits de meetings, fact-checking de promesses. La politique devient virale, et le débat, souvent vif, s’étend bien au-delà des cercles militants traditionnels. Des influenceurs se positionnent aussi, incitant les jeunes à aller voter ou à s’intéresser à la vie publique. L’humour côtoie l’indignation, la pédagogie s’allie à la critique. Contrairement aux précédentes campagnes, où l’on reprochait à la jeunesse son désintérêt ou son fatalisme, 2025 semble marquer une rupture. Nombreux sont ceux qui veulent en finir avec l’image d’une jeunesse apathique, et affirment au contraire leur conscience politique. « On a compris que si on ne parle pas, on subit. C’est à nous d’imposer nos priorités », martèle Roland Fongang, jeune entrepreneur. Mais cet engagement n’est pas que festif.
Derrière les banderoles et les likes, les revendications sont sérieuses : meilleure représentativité des jeunes dans les sphères de décision, prise en compte de leurs besoins réels, fin du clientélisme politique et accès équitable aux opportunités. À quelques jours du vote, les candidats, eux, ne s’y trompent pas. Tous intègrent dans leurs programmes une forte composante « jeunesse », espérant séduire cette tranche d’électeurs de plus en plus stratégique. Mais les jeunes, désormais plus exigeants, ne se contenteront pas de promesses. Ils veulent des actes, du concret, du changement.