Avec un chiffre d’affaires variant entre 5 000 Francs et 6000 FCFA par jour, Blaise vend beignets, bouillie et haricots au quartier Ngousso à Yaoundé. Déscolarisé, il a fait de la débrouillardise son métier quotidien.
À 6 h, le quartier Ngousso, sommeille encore. Mais une fumée légère s’échappe d’une marmite posée sur un petit feu de bois, et une odeur sucrée flotte dans l’air: celle des beignets fraîchement frits. Derrière sa table en bois bancale, Blaise, 15 ans accueille ses premiers clients. Étudiants, élèves, travailleurs pour ne citer que ceux-là, constituent sa principale clientèle.
Déscolarisé depuis deux ans, Blaise a commencé avec seulement 5 000 FCFA et un petit stock de farine qu’il a emprunté à sa mère. Aujourd’hui, il achète quotidiennement: 3 kg de farine,1 kg de haricots, de l’huile, du sucre et autres ingrédients à raison de 6000 FCFA. Son chiffre d’affaires journalier moyen atteint environ 5 000 à 6 000 FCFA, ce qui lui permet de couvrir ses dépenses, de nourrir sa famille et d’économiser pour ses petits besoins.
Vendre des beignets, de la bouillie ou des haricots demande une discipline stricte à l’adolescent : « Je me lève à 4 h tous les matins pour préparer la pâte. Comme la maison n’est pas loin du carrefour je viens allumer le feu où c’est ma mère parce que parfois le feu ne prend pas vite. Et après ça je m’assure que tout est prêt et je commence d’abord par préparer le haricot. » explique-t-il. Blaise N., jongle avec les commandes, surveille la qualité et parfois, fait face à la concurrence des autres vendeurs installés sur le même trottoir.
« On se respecte entre nous, mais il faut être rapide et efficace pour attirer les clients », ajoute-t-il. Les prix restent modestes : 50 FCFA le beignet, 100 FCFA la bouillie, 150 FCFA le petit sachet de haricots. Grâce à l’argent accumulé par la vente de beignets-haricot-bouillie, Blaise nourrit une certaine ambition : « Je rêve d’ouvrir un petit snack, avec des tables et des chaises, pour que les gens puissent manger sur place. Et un jour, pourquoi pas, créer une petite entreprise pour fabriquer des jus naturels », confie-t-il.