Une révolution numérique décisive s’est glissée dans les salles d’examen du Baccalauréat session 2025. Tous les sujets d’examen sont désormais dotés d’un QR code, pour renforcer la sécurité des épreuves et endiguer la fraude qui gangrène depuis plusieurs années les examens officiels.
L’initiative survient après une session 2024 marquée par de nombreuses fuites de sujets sur les réseaux sociaux, avant leur distribution dans les centres. Des images circulaient alors sur WhatsApp, Telegram ou Facebook, semant le doute sur l’intégrité du processus. Une situation jugée inacceptable par les autorités éducatives, qui ont décidé de frapper fort. Le QR code, intégré sur chaque sujet, n’est pas un simple gadget technologique. Il permet d’authentifier immédiatement l’épreuve.
En scannant ce code avec une application sécurisée fournie exclusivement au personnel autorisé, il est possible d’accéder à des données confidentielles : centre d’examen concerné, date et heure de création du sujet, version officielle validée par l’OBC (Office du Baccalauréat du Cameroun), et identifiant unique du lot. Cette traçabilité permet à l’administration de détecter toute anomalie. Si un sujet est imprimé ou distribué en dehors du cadre prévu, le système le signale immédiatement. Ainsi, une fuite sur Internet avant l’examen peut être analysée à travers le QR code visible : en croisant les données, les autorités peuvent remonter jusqu’au centre d’origine de la fuite.
Ce système agit comme une véritable barrière numérique. Les copies pirates, modifications de sujets, ou tentatives de substitution sont quasiment impossibles. Si le QR code n’est pas reconnu ou ne correspond pas à celui du jour J, l’épreuve est déclarée invalide. En cas de fuite avérée, une autre innovation entre en jeu : l’OBC ne fournit plus un sujet unique par matière. Des sujets alternatifs (appelés « sujets B ») sont prêts à être activés à tout moment.
Grâce au QR code, un informaticien présent dans chaque centre peut déverrouiller un nouveau sujet en cas de besoin, assurant ainsi la continuité de l’examen sans interruption majeure. Les applications utilisées pour scanner ces QR codes ne sont pas publiques. Développées en interne, lles sont accessibles uniquement via des identifiants fournis par le Minesec. Leur usage est strictement contrôlé, et chaque scan est enregistré dans une base de données centralisée, garantissant une transparence maximale.
Pour les élèves, cette innovation reste largement invisible. Aucun d’entre eux n’a à scanner de code. Mais derrière chaque sujet distribué se cache un système numérique sophistiqué, garantissant que l’épreuve qu’ils composent est bien la bonne, au bon moment, dans le bon centre. Comme le résume un responsable de l’OBC : « Cette technologie ne remplace pas la surveillance humaine, mais elle l’amplifie. Elle transforme chaque sujet en un document traçable, unique, infalsifiable. »