Nous partageons plus qu’un territoire. Nous partageons une histoire, un destin et surtout une mère commune, la patrie. Peu importe notre région d’origine, notre langue maternelle, notre nom ou notre accent, nous sommes tous les enfants d’un même berceau. Et comme dans toutes les familles, il peut y avoir des désaccords, des tensions, des différences. Mais cela ne devrait jamais être un prétexte pour nourrir la haine. Ces derniers temps, les discours communautaires se multiplient. Sur les réseaux sociaux, dans certains cercles privés, dans les rues parfois, on entend des propos qui divisent plus qu’ils ne rassemblent. Les étiquettes remplacent les prénoms. On stigmatise, on généralise, on réduit l’autre à son origine.
Et l’on oublie qu’avant d’être Bassa, Béti, Bamileké, Peul, ou Bakoko, nous sommes d’abord Camerounais. À ceux qui soufflent sur les braises de la haine, rappelons que aucun peuple ne gagne à s’entre-déchirer. L’histoire du monde est pleine d’exemples où les divisions internes ont été le début de grands malheurs. Nous n’avons pas besoin de ça. Ce pays est assez riche pour nous accueillir tous, et assez grand pour que chacun y trouve sa place. La diversité culturelle qui nous caractérise est une richesse, pas un fardeau. Elle est ce qui rend le Cameroun unique, fort, vivant. Nos différences sont nos couleurs. Elles ne devraient jamais être nos murs. Alors en cette période préélectorale où les tensions verbales montent parfois plus vite, rappelons-nous simplement que nous sommes des frères et sœurs. Et qu’on ne déchire pas la robe de sa propre mère.