Derrière ces ateliers souvent modestes, se cachent des histoires d’émancipation, d’efforts quotidiens et de rêves d’indépendance économique.
Au marché Melen, Yaoundé, Flavienne, 28 ans, manipule son tissu avec agilité. Après deux ans d’apprentissage, elle gère désormais son propre atelier. « C’est ce qui me permet de vivre, de payer mon loyer et d’économiser un peu chaque mois », explique-t-elle avec fierté. Comme elle, de nombreux jeunes se tournent vers la couture. Apprendre à coudre devient ainsi une voie d’insertion, moins dépendante des diplômes académiques.
Outre l’aspect financier, la couture offre un espace de créativité. Dans chaque quartier, les stylistes rivalisent d’imagination pour répondre à la demande, entre tenues traditionnelles revisitées et vêtements modernes sur mesure. Loin d’être un métier figé, la couture évolue au rythme des tendances et du digital. Beaucoup d’ateliers se sont adaptés, utilisant WhatsApp ou Instagram pour exposer leurs modèles, prendre des commandes ou former à distance.
Mais le chemin vers l’autonomisation est semé d’embûches. Le coût des machines, la cherté des tissus, les loyers élevés et l’absence d’accompagnement technique freinent l’élan de plusieurs aspirants stylistes. À cela s’ajoute parfois le manque de reconnaissance sociale du métier, encore perçu par certains comme une activité de « débrouillard ».
Malgré cela, les ateliers de couture résistent et s’imposent comme des centres d’apprentissage, de transmission et surtout de résilience. Dans les quartiers, nombreux sont les apprentis filles et garçons qui y voient une planche de salut.