Former, inspirer et valoriser l’héritage vestimentaire Ekang : tel est le pari que s’est fixé cette promotrice culturelle.
À travers l’artisanat, l’autonomisation et l’éducation, elle s’engage à transmettre aux enfants et aux jeunes un savoir-faire ancestral tout en leur montrant qu’ils peuvent vivre de leur passion. Son combat : révolutionner les tenues traditionnelles Ekang et sortir durablement de la pauvreté. Tout commence en 2018, lors du Festival National des Arts et de la Culture (FENAC). Ce premier bain culturel est un déclic pour la passionnée d’art.
Quatre ans plus tard, le 7 avril 2022, voient officiellement le jour : un forum culturel, des camps de vacances artistiques et des expositions itinérantes. Elle y forme des enfants et des adultes dans plusieurs domaines : l’entrepreneuriat, l’agroalimentaire, les petits métiers et surtout l’artisanat textile, avec une attention particulière portée aux tenues traditionnelles Ekang en Obom et en raphia, qu’elle réinvente avec des éléments naturels comme les fruits sauvages. Pour elle, ces vêtements sont un patrimoine en voie d’oubli qu’il faut réhabiliter par l’innovation.
Mais ce parcours n’a rien d’un conte de fée. Son chiffre d’affaires est instable, marqué par des hautes et basses saisons, mais la persévérance reste son arme. « Mon bénéfice n’a jamais été immédiat, mais le résultat est toujours bon à la fin », affirme-t-elle, convaincue que le vrai échec réside dans l’abandon. Forte de ses connaissances en pédagogie infantile, elle mise sur l’orientation précoce des enfants selon leurs passions naturelles : « Beaucoup d’Africains échouent parce qu’ils choisissent leur profession par imitation ou par obligation parentale. » Elle, a fait le pari inverse : tout quitter pour vivre de ce qu’elle aime.
Une présence mobile et ciblée
Sans boutique physique permanente, elle vend principalement en ligne, mais également au cours d’expositions, et même à domicile ou en déplacement lors de voyages. Son engagement va bien au-delà d’une activité commerciale. C’est une mission sociale, éducative et culturelle : amener chacun à découvrir ce qu’il peut faire avec ses dix doigts et à en vivre.
