Souvent perçu comme une solution de survie économique, ce métier attire jeunes diplômés, chômeurs et anciens militaires en quête de revenus réguliers.
Sous un soleil écrasant, Jean-Marie, gilet pare-balles sur le dos et talkie-walkie à la main, veille à l’entrée d’un supermarché du centre-ville de Yaoundé. À 36 ans, cet ancien magasinier reconverti agent de sécurité, explique son choix : « Je ne pouvais plus rester à la maison. Cette activité me permet au moins de subvenir à mes besoins et à ceux de mes enfants. » Comme lui, ils sont des milliers à exercer ce métier, souvent dans l’ombre, mais au cœur de l’économie urbaine.
Les agences de sécurité privée pullulent, répondant à une demande croissante de surveillance dans les entreprises, les résidences privées ou les commerces. Pour les recrues, les conditions sont parfois rudes, mais le métier reste l’un des rares à proposer une insertion rapide, sans formation longue. « Avec un minimum de discipline et un casier judiciaire vierge, on peut être recruté. Les salaires tournent autour de 50.000 à 80.000 FCFA par mois, parfois plus selon les structures », indique un responsable d’agence.
Le secteur s’est professionnalisé, bien qu’il reste marqué par l’informel. Certains agents travaillent sans contrat, à la journée ou au mois, payés directement par les employeurs. Pourtant, malgré la précarité, nombreux sont ceux qui y voient un filet de sécurité financière, dans un contexte de chômage massif. « Ce n’est pas le métier rêvé, mais au moins, ça permet de tenir debout », confie Claude.
En parallèle, la sécurité privée représente une niche économique dynamique. Le métier, bien qu’irrégulier dans son encadrement, apparaît comme une planche de salut pour des milliers de Camerounais, pris entre désœuvrement et volonté de s’en sortir dignement.































































