Derrière ces drames routiers se cachent des comportements à risque, mais aussi une responsabilité partagée entre les jeunes conducteurs et les adultes censés les encadrer.
Jeunes fauchés en plein élan, familles brisées, vies irrémédiablement changées. Chaque jour, nos routes sont le théâtre de drames, des accidents de circulation impliquant des jeunes. On retrouve souvent les mêmes causes : conduite sans permis, excès de vitesse, état d’ivresse ou encore non-respect flagrant du code de la route.
Nombreux sont les jeunes qui sont influencés par le désir de liberté ou tout simplement de se faire voir prennent le volant sans en mesurer les conséquences. L’adrénaline devient alors une drogue, et la voiture un symbole de puissance. Ce besoin de s’affirmer, parfois dans une quête d’identité, les pousse à adopter des comportements dangereux. Conduire sans permis n’est pas un simple écart : c’est mettre sa vie et celle des autres en danger.
À cela s’ajoute la consommation d’alcool ou de drogues, fréquente lors de fêtes ou de rassemblements entre jeunes, qui altère gravement les réflexes, la coordination et le jugement. Trop souvent, les jeunes surestiment leurs capacités à reprendre le volant après avoir bu, sous-estimant les effets de l’alcool ou pensant que cela « ne leur arrivera pas à eux ». Enfin, le non-respect des règles élémentaires de conduite : stops ignorés, dépassements dangereux, usage du téléphone au volant, méconnaissance ou négligence des feux de signalisation ; complète un cocktail mortel.
Tel est l’exemple du rappeur camerounais, Tenor qui a failli perdre la vie dans un terrible accident de circulation à Douala, le jeudi 15 juillet 2021. Si les vies de l’artiste et de quelques occupants ont été épargnées, il y a, malheureusement, eu un mort. Selon des témoignages, Tenor revenait d’un concert à l’Institut français de Douala.
L’accident qui s’est produit aux environs de 4 heures du matin au carrefour feu rouge Bessengue à Douala, impliquait deux véhicules dont celui de Tenor. L’artiste a eu le bras gauche fracturé, mais a la vie sauve. Quant à la voiture de l’artiste, elle est partie en fumée. Mais ces jeunes ne sont pas les seuls à blâmer. Une autre forme de responsabilité se dessine : celle des parents. Trop souvent, les véhicules sont laissés à portée des jeunes, sans surveillance ni restriction. Certains parents, pour de diverses raisons, ferment les yeux sur les comportements à risque de leurs enfants.
Il arrive même que certains encouragent involontairement ces pratiques, croyant bien faire. « Je conduis la voiture de mon père depuis quelques années et un jour il m’a vu et il n’a rien fait, il m’a dit que ce sera un premier apprentissage pour moi », raconte Brice, élèvre en classe de première. Ce genre de témoignage, n’est pas isolé. Les parents jouent un rôle fondamental dans l’éducation à la sécurité routière.
Il ne s’agit pas uniquement de rappeler les règles, mais aussi d’incarner une attitude responsable, de surveiller l’utilisation des véhicules familiaux, de fixer des limites claires, et surtout de faire comprendre les enjeux qu’en cours la conduite. Face à cette situation impliquant les jeunes, chacun doit prendre sa part de responsabilité. Être vigilant, ce n’est pas seulement bien conduire, c’est aussi prévenir, encadrer et éduquer.
Car sur la route, la négligence coûte cher, et souvent, elle se paie en vies humaines.