À première vue, la fracture numérique semble appartenir au passé. Dans les rues, les taxis ou les campus, presque tout le monde possède un smartphone. Les réseaux sociaux et les applications de messagerie sont devenus des compagnons quotidiens, et il paraît impensable de rencontrer quelqu’un totalement déconnecté. L’idée d’un accès universel à Internet semble donc proche de la réalité. Mais la réalité est beaucoup plus nuancée. Pour beaucoup, la connexion reste un luxe. Les forfaits data sont encore chers et contraignants : certains jeunes doivent choisir entre quelques mégaoctets pour leurs cours ou pour discuter avec leurs proches. Le téléphone seul ne suffit pas ; la qualité de l’appareil et la stabilité de la connexion font toute la différence. La fracture numérique se joue aussi sur le terrain. Dans les grandes villes, la 3G est accessible presque partout, alors que dans les zones reculées, l’internet reste lent ou quasi inexistant. Ainsi, la fracture numérique n’a pas disparu, elle a simplement changé de visage. Posséder un téléphone ne suffit pas : la vraie inégalité se joue sur l’accès, la qualité et la capacité à utiliser pleinement les outils numériques.