Depuis le 22 juin 2025, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, mène une vaste campagne de santé gratuite dans la région de l’Extrême-Nord, qui vise à administrer des soins gratuits à plus de 500 000 personnes. L’objectif est de rapprocher les services de santé des populations défavorisées.
Le top départ a été donné à la Place des Fêtes de Maroua, en présence des autorités administratives, traditionnelles, sanitaires et de centaines de volontaires. Très vite, le ministre et son équipe se sont lancés sur le terrain. Hôpital de district de Mokolo II, hôpital de district de Mora, hôpital régional de Maroua entre autres. Chaque escale est marquée par la remise de matériel médical (échographes portables, kits d’urgence, etc.) des consultations gratuites et surtout une oreille attentive aux besoins des patients.
Dans la cour de l’hôpital de Mokolo, Aissatou, 37 ans, atteinte d’une fistule obstétricale depuis deux ans : « J’avais perdu espoir. Aujourd’hui, grâce à cette mission, je vais enfin être opérée. » Elle n’est pas un cas isolé. À ce jour, plus de 100 cas de fistules ont déjà été pris en charge durant la campagne. La cataracte, autre fléau dans cette région marquée par le soleil et le manque de soins spécialisés, fait aussi partie des priorités. En quelques jours, près de 500 cas ont été diagnostiqués.
Des opérations sont aussi menées quotidiennement par des équipes spécialisées. En plus, 2 500 bénévoles ont été déployés. Ils sillonnent les districts, assurant consultations, dépistages, orientations et traitements. Au-delà de la gratuité, cette campagne mise sur la qualité des soins. « Nous ne sommes pas là pour faire du chiffre, mais pour poser un acte durable. Il s’agit d’un engagement du gouvernement pour la santé pour tous », martèle le ministre Manaouda. Dans les couloirs bondés de l’hôpital de district Mora, l’ambiance est tendue mais optimiste. Des enfants fiévreux, des femmes enceintes, des vieillards fatigués… Tous espèrent une amélioration, un geste, un traitement. Certains n’avaient jamais mis les pieds dans un hôpital, faute de moyens ou de distance. Pour beaucoup, cette campagne est une première rencontre avec un médecin.
L’impact est aussi social car les campagnes de sensibilisation en langues locales informent sur l’hygiène, la nutrition, la santé maternelle et infantile. Des tentes ont été dressées pour des séances de vaccination, de dépistage du VIH, du diabète ou de l’hypertension. Avec la campagne « Promotion Santé 2025 », le Cameroun veut poser les bases d’un système de santé équitable et accessible. Un chantier colossal, certes, mais vital pour rétablir l’équilibre entre les régions et donner une chance à tous les citoyens. « Le droit à la santé n’est pas un luxe », a déclaré Manaouda Malachie. Dans l’Extrême-Nord, ce droit commence enfin à devenir réalité.