À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la poliomyélite, célébrée chaque 24 octobre, il est essentiel que les jeunes sachent de quoi il s’agit, comment s’en protéger, et pourquoi la vaccination reste une arme indispensable.
La poliomyélite, plus connue sous le nom de polio, est une maladie infectieuse provoquée par le poliovirus. Ce virus s’attaque principalement au système nerveux et peut entraîner une paralysie irréversible, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans. Dans les cas les plus graves, la maladie peut être mortelle lorsqu’elle atteint les muscles respiratoires.
La polio se transmet surtout par voie oro-fécale, c’est-à-dire par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par des matières fécales contenant le virus. Elle peut également se propager par les gouttelettes de salive. Les enfants vivant dans des conditions d’hygiène précaires ou n’ayant pas accès à l’eau potable sont donc les plus exposés. C’est pourquoi l’amélioration de l’hygiène, l’assainissement et la vaccination demeurent les principaux leviers de lutte contre la maladie.
Grâce à la vaccination, le monde a réussi à réduire de plus de 99 % les cas de poliomyélite depuis les années 1980. Au Cameroun, la vaccination contre la polio est gratuite et intégrée au Programme Élargi de Vaccination (PEV). Deux types de vaccins existent : le vaccin oral, administré sous forme de gouttes, et le vaccin inactivé, injecté. Tous deux sont sûrs et efficaces pour protéger les enfants et empêcher la circulation du virus.
Le gouvernement camerounais, à travers le ministère de la Santé publique, mène régulièrement des campagnes nationales et régionales de vaccination. Ces opérations mobilisent des milliers d’agents de santé communautaires qui parcourent villes et villages pour atteindre tous les enfants, même dans les zones les plus reculées.
Progrès et défis
Le Cameroun a été déclaré exempt de poliovirus sauvage en 2020. Cependant, la découverte de cas isolés liés à des souches dérivées du vaccin rappelle que la vigilance reste de mise. Dans certaines zones, les équipes de vaccination font face à des difficultés d’accès dues à l’insécurité ou à la méfiance des populations. Pour surmonter ces obstacles, les autorités sanitaires collaborent étroitement avec les leaders communautaires, religieux et traditionnels, dont l’influence est déterminante pour convaincre les familles.
Si beaucoup de jeunes Camerounais n’ont jamais vu de personne paralysée par la polio, ils ne doivent pas croire que la maladie appartient au passé. Le virus peut ressurgir à tout moment tant qu’il circule quelque part dans le monde. En se faisant vacciner et en relayant les messages de prévention, les jeunes peuvent contribuer à protéger leurs communautés. Dans les écoles, les universités ou les associations, ils peuvent être de véritables ambassadeurs de la santé.