Ces artisans continuent de se faire une place dans le tissu urbain grâce à leurs services accessibles et efficaces.
Dans les marchés, quartiers de Yaoundé, ils sillonnent les allées prêts à ajuster un pantalon ou recoudre une chemise, à partir de la modique somme de 100 Francs CFA. En effet, les couturiers ambulants sont devenus des visages familiers des espaces urbains. Leur outil de travail : une vieille machine à coudre posée, soit sur la tête ou sur l’épaule, qu’ils trimballent chaque jour d’un point à un autre.
Leur mission : réparer les vêtements en un temps record, à des prix défiant toute concurrence. Travailler à l’extérieur, exposé aux intempéries, à la poussière et aux regards parfois condescendants, n’est pas chose facile. « Parfois, il pleut et il faut tout ranger en vitesse. Ou alors le soleil tape fort et on doit supporter toute la journée », confie Dieudonné, couturier ambulant depuis 7 ans.
À cela s’ajoutent les aléas de la rue : l’insécurité, l’absence de toilettes, et surtout l’incertitude des revenus quotidiens. Ce qui fait leur force, c’est avant tout le prix. Une couture simple coûte entre 100 et 300 FCFA, une fermeture éclair à changer peut aller jusqu’à 1000 FCFA, selon la complexité. À ce coût réduit, s’ajoute un service rapide : « En 10 minutes, ton pantalon est ajusté.
Pas besoin d’attendre une semaine comme chez certains tailleurs en boutique », affirme un client régulier. Et malgré leur image parfois jugée « informelle », les couturiers ambulants ont leur clientèle. Des étudiants, des ménagères, des commerçants ou même des employés de bureau profitent régulièrement de leurs services.