« C’est une grève à durée indéterminée jusqu’à ce l’administration nous écoute »
Qu’est ce qui vous a poussé à manifester ?
Après la conférence de presse tenue le 17 septembre dernier, nous avons constaté que l’administration est restée muette, très muette dans nos revendications. Et nous avons trouvé bon de lancer un préavis de grève. Ce préavis de grève a été déposé à la présidence de la République, au Premier ministère, au ministère de l’Enseignement supérieur, dans les régions et dans nos universités. Et jusque-là, il n’y a pas de réaction de l’administration. Or, après ce point de presse qui a eu lieu à Douala au mois de septembre, on a été convoqué au ministère de l’Enseignement supérieur. Mais, nous avons constaté qu’ils ont traîné dans la boue. C’était un dilatoire total, puisque ils ont dit verbalement qu’ils vont nous payer le rappel et la nouvelle grille avant le 12 octobre. Mais l’administration n’est pas verbale. Ils nous ont pris pour de moins que rien.
Lors de cette conférence de septembre, des décisions avaient été prises. Qu’est-ce qui peut expliquer cette inertie ?
L’administration est écrite. Il faut bien qu’une décision se manifeste. Le président de la République décide de nous payer. Ce n’est pas de bouche. Nous considérons qu’on n’a rien entendu au ministère, parce que l’administration n’est pas verbale. Voilà notre position aujourd’hui.
Est-ce qu’on peut voir dans cette manifestation, une connotation politique ?
Notre manifestation n’a pas de connotation politique. Les universités sont apolitiques. Nos réclamations et nos revendications sont celles des revendications des travailleurs, des salariés. Le rappel du SMIC n’a rien de politique. La grille salariale n’a rien de politique. Le profit de carrière n’a rien de politique. Demandez le classement des professeurs de lycée et instructeurs qui occupent nos postes et qui sont même incompétents, puisque c’est nous qui leur montrons le travail. C’est nous qui travaillons à leur place. Tout ce qui les intéresse, c’est les avantages dans les universités. Donc, nos revendications n’ont pas de caractère politique, mais professionnel. Dans les statistiques, nous sommes autour de 6 milliards de dettes pour toutes les universités d’État.
Vous particulièrement vous estimez à combien le montant que vous réclamez ?
En ce qui me concerne, j’ai au moins 1,4 million que je dois avoir depuis 2014. Ce n’est pas tout, même pour la nouvelle grille, il y aura des rappels. Si on comptabilisait tout, je serais à plus de 2 millions de francs. C’est une revendication légitime.
Vous comptez arrêter la grève quand ?
C’est une grève à durée indéterminée jusqu’à ce que la haute hiérarchie, la haute administration nous écoute, parce qu’ils sont en train de jouer au sourd d’oreille. Nous décidons donc de maintenir notre mouvement jusqu’à ce qu’ils puissent nous écouter. Voilà notre position actuelle.