C’est le montant annoncé par le Syndicat national des personnels d’appui des universités publiques du Cameroun (SYNAPAUC), bureau du Littoral, lors de la grève pacifique lancé ce jeudi 9 octobre 2025 à l’université de Douala.
Le Syndicat national des personnels d’appui des universités publiques du Cameroun (SYNAPAUC), bureau du Littoral, a lancé ce jeudi 9 octobre 2025, une grève pacifique devant le rectorat de l’Université de Douala. Les manifestants réclament le paiement d’arriérés salariaux estimés à 6 milliards de FCFA, dus depuis plusieurs années. Selon les grévistes, le président Paul Biya aurait ordonné le versement de ces sommes. Une décision saluée par le personnel, mais dont l’exécution tarde à se concrétiser. Vêtus de noir, les agents ont entonné l’hymne national pour marquer leur patriotisme, tout en exigeant une grille salariale actualisée et un traitement équitable.
En l’absence de réponse concrète des autorités, ils annoncent leur détermination à poursuivre le mouvement. Contacté par téléphone, un responsable de l’université dénonce une manœuvre politicienne : « Il ne faut pas jouer le jeu des manipulateurs. Depuis quand fait-on grève à la veille d’une élection présidentielle ? C’est un piège qui va se refermer sur eux. Les meneurs seront suspendus », a-t-il prévenu.
Des revendications anciennes.
Les doléances du personnel d’appui de l’Université de Douala ne datent pas d’hier. Le 17 septembre dernier, à quelques semaines de la rentrée universitaire, ces agents dénonçaient déjà la non-satisfaction de leurs droits légitimes. Dans un climat de tension croissante, ils s’étaient réunis au siège de l’Union Générale des Travailleurs du Cameroun (UGTC), à Bali, pour exprimer leur ras-le-bol.
Ce jour-là, le Collectif des délégués du personnel d’appui des universités d’État, appuyé par les bureaux régionaux du SYNAPAUC, avait organisé un point de presse qualifié de « dernier recours diplomatique » avant le déclenchement d’actions plus fermes. Loin de se présenter comme des contestataires, ces hommes et femmes se définissent d’abord comme des serviteurs de l’État, fidèles et dévoués. Leur message, adressé au chef de l’État Paul Biya, se veut respectueux mais empreint d’une urgence croissante, signe d’une exaspération à bout de souffle.
Les causes de la colère
Le personnel dénonce avant tout des promesses non tenues depuis près d’une décennie. Leurs revendications tournent autour de quatre points essentiels : le paiement des rappels liés à la revalorisation du SMIG de 2014, toujours en attente après près de dix ans ; l’établissement d’un profil de carrière juste et équitable ; la mise en œuvre effective de la nouvelle grille salariale approuvée en 2023 par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale ; et le retrait des professeurs de lycées et des instituteurs des postes destinés au personnel d’appui.
Cette situation met en lumière le fossé entre les décisions prises au sommet de l’État et leur application concrète sur le terrain. Conséquence : des milliers de familles vivent dans l’incertitude financière, contraintes de composer avec des revenus amputés de sommes qui leur reviennent pourtant de droit.