Elle se faisait appeler la fille du 11 septembre. Sur TikTok, elle a fait rêver avec ses vidéos d’amour et de luxe, avant que le rêve ne se termine au commissariat.
Pendant tout le mois de septembre, elle a fait rêver plus d’une. Sur TikTok, la fille du 11 septembre a partagé ce qui ressemblait à un conte de fées : romance, liasses d’argent transformées en bouquets, dîners à 200 000 F CFA et chéri modèle au portefeuille apparemment sans fond. À chaque vidéo, les commentaires rivalisaient d’admiration et d’envie : « Seigneur, envoie-moi un homme comme ça », « Il fait quoi dans la vie ? » « Ton chéri peut me prendre comme deuxième copine ? » pouvait-t-on lire. Mais derrière ce quotidien d’abondance se cachait un système beaucoup moins reluisant. La jeune femme pilotait en réalité des cotisations de perruques réunissant une vingtaine de participantes, tenues de verser 10 000 F CFA par semaine.
Chaque membre devait s’inscrire avec deux noms : le premier pour encaisser rapidement, le second un peu plus tard. Sauf qu’au moment du second tour, beaucoup se retrouvaient tout simplement exclues et bloquées sans explication. Les plaintes se sont alors multipliées, certaines participantes ont décidé de saisir la police. L’influenceuse a finalement été interpellée après plusieurs signalements pour escroquerie. Fin du rêve. Depuis, son compte TikTok a disparu, supprimé ou mis en privé. Et la toile, toujours prompte à juger, s’en amuse. Les commentaires moqueurs se multiplient : « Ton gars riche ne vient plus t’aider ? », « Même prière, mais sans la prison », « Donc je demandais ici la même chose alors que c’était une bandite ? ». Le rêve n’a pas duré, mais son passage a laissé des traces, même chez celles qui, aujourd’hui, jurent ne jamais avoir envié sa vie de fiction.