L’Ambassade de France et l’AUF ont réalisé, du 22 septembre au 3 octobre, une tournée d’évaluation à Douala, Ngaoundéré et Dschang pour mesurer les retombées concrètes des 100 projets accompagnés depuis le lancement de l’initiative.
Des laboratoires d’idées en pleine effervescence. Les jeunes entreprises accompagnées par le projet Start-Up 237 affichent des résultats prometteurs. À Douala, première étape de cette tournée, la délégation conduite par le Professeur Alain Kiyindou a visité plusieurs start-ups incubées à l’École nationale supérieure polytechnique et à l’Institut Universitaire de Technologie. Objectif : vérifier l’utilisation du soutien matériel et financier, et apprécier la montée en compétences des entrepreneurs sur le terrain.
Une dynamique saluée par l’AUF
Présent sur le terrain, le Directeur Régional de l’AUF pour l’Afrique Centrale et les Grands Lacs a salué l’importance de cette mission d’évaluation : « Je pense que c’est une visite qui était nécessaire parce qu’elle nous a permis de faire le point sur cet investissement que nous avons accompagné. Il s’agit bien ici du fonds Équipe France, avec une mise en œuvre de l’AUF, qui a permis de booster un certain nombre de startups. J’en ai visité plusieurs, dirigées par des jeunes très ambitieux, hommes comme femmes », a-t-il déclaré. Selon lui, l’impact est visible : de nombreuses jeunes pousses ont quitté le stade artisanal pour atteindre un niveau de production semi-industriel, voire industriel. « Les chiffres d’affaires ont quasiment doublé partout où je suis passé, tout cela grâce à cet équipement qu’ils ont pu recevoir. Mais ce qui est plus important, ce n’est pas l’équipement, c’est le mindset. C’est le travail de renforcement de capacités réalisé grâce aux mentors. » Il insiste également sur la diversité des secteurs investis par ces jeunes entrepreneurs : de l’agroalimentaire au numérique, en passant par le bâtiment, avec des projets positionnés sur des niches prometteuses.
Des résultats et des défis
À Ngaoundéré, la délégation a découvert des projets structurés dans l’agro-industrie, l’énergie et la transformation locale. Les porteurs de projets ont souligné l’impact du projet Start-Up 237 sur la professionnalisation de leurs activités, notamment grâce aux équipements reçus et à leur intégration dans des réseaux d’entrepreneurs. À Dschang, le lien fort entre innovation et université était mis en lumière. Plusieurs start-ups issues de l’Université de Dschang, via le CATII-UDs, ont présenté leur évolution, appuyée par le projet, notamment dans les domaines technologiques et agroalimentaires.
Mais tout n’est pas parfait : la mission a révélé des difficultés persistantes. Certaines start-ups peinent à accéder à des matières premières de qualité à un prix compétitif. D’autres rencontrent des blocages pour accéder aux marchés formels. Le mentorat, bien que salué, demeure inégal selon les régions. Côté finances, les 655 millions de FCFA injectés sur deux ans ont généré des résultats hétérogènes. Plusieurs bénéficiaires estiment que le financement de 10 000 € reste insuffisant pour amorcer une industrialisation ou une montée en échelle.
Perspectives et suite du programme
À quelques semaines de la clôture du programme, prévue en novembre 2025, les porteurs du projet envisagent plusieurs axes pour renforcer son impact : développement des partenariats privés pour favoriser la commercialisation ; renforcement de la formation continue ; alignement des projets avec les politiques régionales de développement. Malgré les défis, la tournée confirme une chose : la jeunesse camerounaise entreprenante est en mouvement, ambitieuse, et pleine de potentiel.