Le Palais des Congrès de Yaoundé accueille depuis ce lundi 6 octobre la 10e session ordinaire du Conseil d’administration de l’Université panafricaine (UPA).
Pendant deux jours, les membres du Conseil vont examiner les réalisations de l’année 2025, adopter de nouvelles résolutions, et renouveler les instances de gouvernance. Le Cameroun, pays hôte du rectorat de l’UPA, accueille cet événement dans un contexte institutionnel marqué par l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante à la tête de la Commission de l’Union africaine. La session est présidée par le Professeur Kenneth Matengu, Président du Conseil d’administration de l’UPA, en présence du Recteur, le Professeur Jean Koulidiati, Pr Richard Laurent Omgba, Recteur de l’Université de Yaoundé II-Soa et d’émissaires de la Commission de l’Union Africaine.
Dès l’ouverture des travaux, le Recteur Pr Jean Koulidiati a présenté un bilan encourageant. En 2025, plus de 200 étudiants ont été diplômés au sein des quatre instituts fonctionnels de l’UPA : à Tlemcen (Algérie), Nairobi (Kenya), Ibadan (Nigeria) et Yaoundé-Soa (Cameroun). Le total des diplômés depuis la création de l’université approche désormais 2 500 étudiants, avec une ambition affichée de doubler cet effectif dans les années à venir. Le Conseil examinera également le rapport d’activités annuel, couvrant les domaines de la gouvernance, des finances, des partenariats et de la vie étudiante. À ce titre, les membres seront appelés à approuver le budget, les plans stratégiques et le renouvellement des membres du Conseil et du Sénat.
Une gouvernance en quête d’autonomie
Un des points saillants des discussions porte sur la recherche d’une plus grande autonomie administrative et financière pour l’Université panafricaine. « Il ne s’agit pas d’indépendance, mais d’autonomie pour une prise de décision plus rapide et adaptée à notre structure décentralisée », a précisé le Recteur. Avec des campus répartis à travers le continent, l’UPA fonctionne selon un modèle unique d’université multinationale. Cette dispersion nécessite des mécanismes de gestion souples et une meilleure capacité de réaction, ce que le Conseil entend renforcer.
Dans la continuité des réformes de l’enseignement supérieur africain, cette 10e session met aussi en lumière le virage entrepreneurial de l’UPA. Deux projets portés par l’Institut pour la gouvernance, les sciences humaines et sociales (PAUGHSS), hébergé par l’Université de Yaoundé II ont été présentés : un cabinet d’expertise intellectuelle, Magister Advice, et une chaîne audiovisuelle commerciale, CRT2 – Campus Radio and Television II.
Ces initiatives visent à rapprocher l’université du monde professionnel, tout en générant des revenus alternatifs. « Nos universités doivent devenir des acteurs économiques à part entière », insiste le Recteur. Ce modèle d’université-entreprise est appelé à se généraliser sur les autres campus, dans une logique d’innovation et d’impact socio-économique. Alors que les travaux du Conseil se poursuivent jusqu’au 7 octobre, l’Université panafricaine trace ainsi les contours d’un avenir tourné vers l’innovation, l’autonomieet le développement continental par le savoir.