Longtemps considérés comme désintéressés, passifs, voire apolitiques, les jeunes Camerounais sont en train de faire mentir les clichés. À l’approche de l’élection présidentielle du 12 octobre, une dynamique nouvelle s’installe. Ils s’informent, débattent, analysent les programmes, assistent aux meetings, interpellent les candidats sur les réseaux sociaux. Bref, ils prennent leur place dans l’arène politique. Ce réveil n’est pas anodin. Il est le reflet d’une jeunesse lucide, qui refuse de rester spectatrice pendant qu’on décide à sa place. Le chômage, la précarité, l’accès à une éducation de qualité, la crise du logement, la participation à la vie économique : autant de préoccupations qui les concernent directement et qui trouvent rarement des réponses concrètes. Leur implication actuelle est un message fort : pas de futur sans nous.
Ils ne veulent plus être un simple thème de campagne, mais de véritables acteurs de changement. Leur voix compte, leur vote aussi. Cette énergie nouvelle, il faut l’écouter, la canaliser, l’encourager. Mais pour que cet engagement ne soit pas un feu de paille, il est urgent que les responsables politiques prennent leurs revendications au sérieux. Il ne suffit pas de parler de jeunesse : il faut gouverner avec elle, lui ouvrir les espaces de décision, lui donner les moyens d’agir. Car une jeunesse qui croit, qui s’exprime et qui agit, c’est une nation qui avance.