En parcourant sa filmographie, qui s’étend de 1984 à 2004 et de 2022 à aujourd’hui, on découvre un artiste dont l’engagement n’a d’égal que la diversité de ses rôles, du drame historique à la comédie, en passant par la poésie.
Maka Kotto a débuté dans les années 80 avec des films phares tels que Marche à l’ombre (1984) et Le Complexe du kangourou (1986). Cependant, c’est dans les rôles à forte résonance historique qu’il a souvent marqué les esprits. Son interprétation de Joseph Kasa-Vubu dans Lumumba (2000) de Raoul Peck est sans doute l’un de ses rôles les plus mémorables, le plaçant au cœur d’une œuvre majeure sur l’histoire africaine.
Son engagement thématique se poursuit avec des films comme Blanc d’ébène (1992), où il incarne Lanseye Kante, ou Un dimanche à Kigali (2006) dans le rôle de Manu, abordant la période du génocide rwandais. L’acteur a su également naviguer entre les continents, jouant dans des productions européennes, africaines et québécoises (où il réside), comme en témoignent Mémoires affectives (2004) et la série récente La Faille (2022), démontrant une longévité et une adaptabilité rares.
Collaborations fidèles et diversité des genres
L’analyse de sa filmographie révèle une collaboration privilégiée avec le réalisateur Pierre Jolivet, qui l’a dirigé à trois reprises : dans Le Complexe du kangourou, À l’heure où les grands fauves vont boire (1993) et Zim and Co. (2005), où il devient le Père Arthur. Ces rôles successifs soulignent la confiance et la synergie développées entre l’acteur et le cinéaste.
Maka Kotto n’a jamais hésité à explorer toutes les facettes de son art. On le retrouve dans des comédies (Une pour toutes de Claude Lelouch), dans des productions télévisuelles (dont le téléfilm historique Victor Schoelcher, l’abolition en 1998) et même dans le doublage, prêtant sa voix au personnage de Joshua Ledoux dans les films d’animation Atlantide, l’empire perdu (2000) et Les Énigmes de l’Atlantide (2003).
Au-delà de l’Écran, la Plume du Poète
Ce parcours foisonnant ne se limite pas aux plateaux de tournage. Maka Kotto est également écrivain. En 2002, il publie Femme : libre exaltation poétique, un recueil qui révèle une sensibilité et une profondeur différentes, s’exprimant à travers la poésie.
Des planches théâtrales aux rôles complexes devant la caméra, en passant par l’écriture et, plus tard, l’engagement politique (non détaillé ici mais implicite par sa biographie complète), Maka Kotto incarne une figure d’artiste complet, dont l’œuvre continue d’enrichir le patrimoine culturel.