Certains jeunes prouvent que, même sans piston ni carnet d’adresses, on peut se forger une place dans le monde professionnel.
« Quand j’ai déposé mes dossiers, je ne comptais sur personne d’autre que mes compétences. », raconte Nadia, 28 ans, agent commercial dans une entreprise de la place. Après des mois de candidatures sans réponse, elle a misé sur les stages, parfois mal payés, mais qui lui ont permis de bâtir peu à peu une crédibilité. « C’est le travail accompli qui a fini par parler pour moi. » Le constat est largement partagé. Dans de nombreux secteurs, l’accès à l’emploi dépend moins des compétences que de la capacité à mobiliser un carnet d’adresses. Or, pour ceux issus de familles modestes, cet atout fait souvent défaut. Pourtant, les histoires de réussite existent. À défaut de piston, certains misent sur la visibilité en ligne. LinkedIn est devenu une vitrine incontournable : profils soignés, publications régulières, partage d’expériences…
« Aujourd’hui, beaucoup de recruteurs prospectent directement sur les réseaux sociaux professionnels », souligne un conseiller d’orientation. Des communautés d’entraide se sont également créées, où jeunes diplômés et professionnels échangent offres, conseils et opportunités. Autre levier : les concours et appels à projets. Pour Serge, ingénieur en informatique, c’est en remportant un hackathon qu’il a décroché son premier contrat. « Personne ne me connaissait, mais j’ai montré ce que je savais faire. » Une voie qui confirme que la compétence, exposée dans les bons contextes, peut remplacer le carnet d’adresses.
Enfin, l’auto-entrepreneuriat attire ceux qui peinent à trouver un premier emploi salarié. Démarrer petit, tester un service, créer son portefeuille de clients : une manière de contourner l’absence de réseau traditionnel, tout en bâtissant le sien. Si le réseau reste un raccourci puissant, les parcours de Nadia ou Serge rappellent qu’il n’est pas l’unique voie. La persévérance et la capacité à saisir des opportunités permettent de se frayer un chemin.