Depuis le 1er octobre, mois dédié à la lutte contre le cancer du sein, la jeunesse s’illustre en première ligne à travers des initiatives étudiantes et bénévoles de prévention.
À Yaoundé, des marches sportives, conférences et ateliers sont menés par des ONG comme la Fondation Kimi ou Solidarité Santé, en partenariat avec le Ministère de la Santé publique. Mais ce sont surtout les étudiants, lycéens et influenceurs qui amplifient le message sur les réseaux sociaux et dans les campus : le dépistage précoce sauve des vies. Première cause de mortalité par cancer chez la femme au Cameroun, le cancer du sein peut pourtant être guéri dans plus de 90 % des cas s’il est détecté tôt, selon le Registre national du cancer. Or, beaucoup de femmes consultent trop tard, freinées par le manque d’information, de moyens financiers ou le poids des tabous.
« Beaucoup pensent que le cancer du sein concerne uniquement les femmes âgées. Pourtant, des cas apparaissent dès 20 ans », souligne le Dr Gaël Essama. Pour briser ces freins, les jeunes multiplient les actions créatives : ateliers d’auto-palpation animés par des étudiantes en médecine, défis en ligne, campagnes étudiantes dans les lycées et universités. « C’est notre génération qui doit montrer l’exemple et parler sans honte de la prévention », confie Rosine Ngono, bénévole.
Symbole de cette mobilisation, la Marche Rose rassemble chaque année des milliers de participants dans les rues de Yaoundé et Douala. Les jeunes y participent massivement, transformant ces défilés en vagues de rose festives et militantes, pour soutenir les patientes et rappeler que la prévention concerne toutes les générations. Au-delà de ce mois d’octobre, les autorités sanitaires appellent à une mobilisation durable. Octobre Rose ne doit pas rester une campagne symbolique, mais devenir un réflexe citoyen, porté notamment par la jeunesse qui, aujourd’hui, fait entendre sa voix et entraîne toute la société dans la lutte contre le cancer du sein.