Installés à même les trottoirs, leurs articles, soigneusement pliés sur des tabourets, sont vendus entre 3 000 et 5 000 FCFA.
Derrière chaque étal, un jeune au regard attentif, prêt à aborder poliment le client. Les T-shirts exposés varient en motifs, couleurs et qualités. Les prix aussi : entre 3 000 et 5 000 FCFA selon la matière, l’impression ou le style recherché. Mais derrière ces chiffres se cache une stratégie bien rodée. « Nous allons acheter nos T-shirts au marché Mokolo, en gros. Là-bas, une pièce coûte 2 000 ou 3 000 francs, selon la qualité.
Ensuite, on vient les revendre ici avec une petite marge », confie Fabrice, 24 ans. Selon les jours, un bon vendeur peut écouler entre 5 et 10 T-shirts. « Parfois je peux rentrer avec 10 000 francs de bénéfice, parfois rien du tout », dit-il en haussant les épaules. La concurrence est rude, mais l’endroit est stratégique : Mvog-Mbi reste un carrefour très fréquenté, à la croisée de plusieurs quartiers populaires. Pour ces jeunes, vendre des T-shirts est bien plus qu’une activité temporaire.
C’est un moyen de survivre, de contribuer aux charges familiales, voire d’économiser pour d’autres projets. Certains rêvent d’ouvrir une boutique plus tard, d’autres de se lancer dans la confection. En attendant, ils résistent à leur manière à la précarité, armés de tissu, de patience et d’un bon sens commercial. Le trottoir de Mvog-Mbi est peut-être bruyant et instable, mais pour eux, c’est déjà un point de départ.