À 17 jours de l’élection présidentielle, les candidats à la présidence multiplient leurs prises de parole dans les médias. Voici quelques temps forts.
Dans une lettre ouverte datée du 18 septembre 2025, seize personnalités se présentant comme des « Sages du Grand Nord » ont exhorté Issa Tchiroma Bakary, candidat du FSNC (Front social national pour le changement), à se retirer au profit de Bello Bouba Maigari, président de l’UNDP (Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès). Parmi les signataires figurent François Hélé, Mahamat Adoum, Hamza Boukar, Jean Dansala…
Leur argumentaire repose sur le « poids national » de Bello Bouba : ancien Premier ministre, ministre d’État, réputé discret et modéré. À l’inverse, ils contestent la légitimité de la désignation de Tchiroma comme candidat consensuel, soutenue par Anicet Ekane et Djeukam Tchameni, tous deux recalés de la course présidentielle.
Et d’avertir : « Quelle honte et quelle bavure si au lendemain du 12 octobre Biya est réélu parce que toi et Bello n’avez pas pu vous entendre pour faire front commun, vous qui êtes de la même région, du même département, de la même ethnie et de la même religion ? Si ce scenario catastrophe se produit, vous en serez, tous deux, responsables. Vous serez à jamais bannis de nos cœurs et honnis pour TOUJOURS.»
Issa Tchiroma n’a pas tardé à répliquer. Dans une déclaration le 23 septembre 2025, il a maintenu sa candidature et invité, au contraire, Bello Bouba à « se ranger à ses côtés ». Il a aussi dénoncé l’existence de « forces tapies dans l’ombre » prêtes, selon lui, à « s’accrocher au pouvoir par des manœuvres inconstitutionnelles ». Sans en préciser davantage.
Du côté du MRC, le président par intérim Mamadou Mora a fixé les conditions d’un éventuel soutien. Pas question de consigne de vote « sauf si une coalition formelle et effective » se scelle entre Bello Bouba et Issa Tchiroma. Par ailleurs, il a insisté : « Notre engagement n’est pas une marchandise, il est le fruit de notre conviction et de notre loyauté envers le peuple. »
Citant Marx et Kant, il a mis en garde contre « l’improvisation politique » qui mène à l’échec et plaidé pour « le discernement et la transformation durable du pays ». Les « Sages du Nord », eux, persistent à prévenir : la division de l’opposition ne ferait que « fragmenter les voix » et ouvrir la voie à une réélection de Paul Biya pour un nouveau septennat, « au détriment de l’alternance pacifique attendue par la majorité des citoyens ».