Une conférence de presse s’est tenue le 24 septembre 2025 au village des Écrans Noirs, réunissant professionnels du cinéma, représentants du secteur bancaire, autorités culturelles et médias autour du thème : « Comment les banques accompagnent la production du cinéma au Cameroun ».
Présidée par Bassek Ba Kobhio, le délégué général des Ecrans Noirs, et en preésence du Directeur de la cinématographie et des productions audiovisuelles, Jean Paul Ngassa, cette rencontre visait à démystifier les mécanismes de financement existants et à favoriser un dialogue structuré entre le secteur culturel et les institutions financières. Prenant la parole, la représentante de la Société Commerciale de Banque au Cameroun (SCD Cameroun) a mis en exergue les conditions favorables à l’accompagnement du projet de production d’un film au niveau des banques.
« Pour qu’une banque accepte de financer un film, elle doit percevoir ce projet non pas uniquement comme une œuvre artistique, mais comme une véritable entreprise. En effet, lorsqu’un producteur vient solliciter un financement, il est souvent animé par la passion, par une foi inébranlable en son projet. Il y croit dur comme fer. Mais cette passion, aussi sincère soit-elle, ne suffit pas toujours à convaincre un établissement financier », a-t-elle déclaré. Selon cette dernière, ce que la banque attend, ce sont des projets bancables. Autrement dit, des projets qui tiennent financièrement, qui peuvent démontrer leur rentabilité et leur viabilité.
Cela suppose que les porteurs de projets aient, d’une manière ou d’une autre, bénéficié d’une formation adéquate. Dans ce sens, des initiatives comme les Écrans Noirs jouent déjà un rôle important en rapprochant les professionnels du cinéma des acteurs financiers afin de les aider à élaborer des business plans solides.
Ainsi, lorsqu’un producteur se présente à une banque comme la SCB Cameroun avec une demande de financement, par exemple pour un film dont le coût est estimé à 300 millions de FCFA, il doit pouvoir expliquer comment il compte rentabiliser son film. Comment et en combien de temps l’investissement pourra être remboursé ? Quels sont les délais de rentabilité ?
Pour elle, le véritable défi, pour la banque, aujourd’hui, dans un contexte de digitalisation du cinéma camerounais, c’est de comprendre ce secteur. Les banquiers aussi doivent être formés, comprendre ce qu’est une production cinématographique, ses spécificités, ses délais, ses risques. Et pour cela, ils ont besoin que les producteurs soient capables de les séduire non pas seulement par l’émotion ou la passion, mais par une présentation rigoureuse, chiffrée, professionnelle de leur projet.