Des dizaines d’étudiants de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines (FALSH), annexe de l’Université de Maroua à Kousseri, ont manifesté devant la préfecture suite à l’annonce du nouveau Doyen concernant le transfert de l’annexe vers le campus principal de Maroua.
Ils étaient près de 80 à dénoncer une mesure qualifiée de « brutale et unilatérale ». Pour ces jeunes, la décision prise à seulement 22 jours de la rentrée, sans la moindre concertation, compromet gravement leur avenir académique. Elle arrive comme un choc, brutal et inattendu. Beaucoup redoutent de devoir abandonner leurs études faute de moyens. La situation déjà précaire dans la région s’aggrave, et le sentiment d’abandon grandit parmi les étudiants.
Créée en 2023, l’annexe de la FALSH à Kousseri avait redonné espoir à de nombreuses familles du département du Logone-et-Chari. En offrant une possibilité d’accès à l’enseignement supérieur sur place, elle permettait à des centaines de jeunes, issus de milieux modestes, d’éviter les lourdes charges liées au déplacement et au logement dans une autre ville. Aujourd’hui, cette lueur s’éteint brutalement.
Le communiqué signé par le doyen, Pr Paul Ahidjo indique : « Les activités d’enseignement sur ledit site sont délocalisées sur le campus de Maroua (…) en raison de la restructuration de ladite faculté. Les étudiants doivent prendre attache avec les services de la scolarité sis au campus de Kongola-Djouldé-Kodek pour la poursuite de leur formation ».
Mais pour les étudiants, cette justification est loin d’être suffisante. Avec près de 1 400 inscrits répartis dans les filières Arabe, Histoire, Géographie et Études Internationales et Stratégiques, la fermeture de l’annexe représente un véritable séisme.
Un cri d’alerte aux autorités
Les manifestants interpellent les autorités locales, régionales et nationales. « Nous demandons l’annulation immédiate de cette décision. Nous ne pouvons pas aller à Maroua. Nos familles n’ont pas les moyens, et beaucoup d’entre nous viennent aussi du Tchad ou du Nigeria », déclare à notre confrère, un représentant du mouvement étudiant. Ils appellent également à la solidarité des forces vives du département et à une prise de position forte pour défendre leur droit à l’éducation.
Le préfet de Kousseri, alerté par cette mobilisation, est intervenu pour calmer les esprits et promettre de relayer leurs doléances auprès des autorités compétentes. En attendant, les étudiants restent dans l’incertitude quant à la suite qui sera donnée à leur revendication.