La 29e édition du festival Ecrans Noirs a ouvert ses rideaux le 20 septembre 2025, au cours d’une cérémonie organisée au Palais des Congrès de Yaoundé.
Le vent léger qui caressait le sommet du mont Nkol-Nyada ce samedi n’a pas impacté l’effervescence palpable sur le site. Il est 18h, et déjà, les premiers invités prennent place. À mesure que la nuit tombe, les éclats des projecteurs dessinent une atmosphère presque cinématographique. Sur les allées, les pas résonnent. Robes longues, tissus wax stylisés, smokings élégants, parures dorées : les tenues rivalisent d’audace et de raffinement.
Dans la foule, des visages connus : cinéastes, comédiens, étudiants, diplomates et figures du monde culturel. Près de 2000 personnes sont réunies pour ce grand moment. Il est 20h lorsque Rigobert Tamwa monte sur scène. Maître de cérémonie, il ne se contente pas d’enchaîner les présentations. Il incarne l’instant, avec une prestance rare. Verbe ciselé, humour maîtrisé, poésie spontanée ; il tient le public en haleine, habillant chaque passage de la soirée d’émotion et de chaleur.
Le moment solennel arrive lorsque Armand Abanda, conseiller technique au ministère des Arts et de la Culture, représentant du ministre, déclare officiellement ouvert le festival. À ses côtés, Grégoire Owona, président du Conseil d’administration, Bassek Ba Kobhio, le délégué général, et l’Ambassadeur du Brésil, pays invité d’honneur. « Écrans Noirs n’est pas un festival de plus, c’est une école, un tremplin, une tribune », rappelle le représentant du gouvernement.
Une soirée pour célébrer, questionner, rêver
Le thème cette année s’intitule « Les défis de la distribution du cinéma africain, sur et en dehors du continent ». Une problématique au cœur des discussions de cette édition, dans un contexte où les plateformes internationales peinent encore à intégrer durablement les productions africaines. Entre les discours officiels et les performances artistiques, l’atmosphère reste joyeuse et vibrante.
En coulisses, les organisateurs peaufinent les détails pour la suite de la programmation : colloque international, projections, assises de la production, master classes et animations au village du festival, au sein du complexe de l’Université de Yaoundé I. La cérémonie s’achève sous une pluie d’applaudissements. Au loin, les caméras continuent de tourner, les flashs crépitent. Et dans les regards, une même lueur : celle de ceux qui croient au pouvoir des images pour raconter l’Afrique autrement.