Sorti en salles le 20 septembre 2024, The Substance de Coralie Fargeat est un thriller satirique et body horror qui explore l’obsession de la jeunesse éternelle et les excès de l’industrie du spectacle.
Hollywood aime vendre du rêve, mais derrière les projecteurs se cache une machine qui broie ses icônes. Dans The Substance, Coralie Fargeat (réalisatrice de Revenge) plonge scalpels en main dans cette obsession de l’éternelle jeunesse, et en fait un film d’horreur qui secoue autant qu’il fascine.
Le film raconte l’histoire d’Elisabeth Sparkle, actrice vieillissante, incarnée par une Demi Moore au sommet de sa justesse, que l’industrie du spectacle relègue peu à peu dans l’ombre. Un mystérieux programme lui propose une solution radicale : la substance, un procédé capable de créer une version plus jeune, plus parfaite d’elle-même, jouée par Margaret Qualley.
Le rêve tourne rapidement au cauchemar, et ce qui devait être une renaissance devient une lente descente aux enfers. Là où beaucoup auraient choisi la facilité d’une satire mondaine, Fargeat tranche. Le film se déploie dans une esthétique de body horror où la chair devient le terrain d’expérimentation des obsessions contemporaines : le corps féminin comme marchandise, la peur du vieillissement, le culte de l’image.
Les scènes gore, d’une intensité rare, ne sont pas là pour le simple choc mais pour matérialiser physiquement la violence sociale et psychologique infligée aux femmes. Demi Moore fragile et puissante à la fois, donne chair à cette star « abîmée par le temps ». Margaret Qualley, en double juvénile et carnassier, incarne « la perfection fantasmée » avec un mélange troublant d’innocence et de cruauté.
Le face-à-face entre ces deux versions d’un même être est l’un des moteurs les plus fascinants du film.