De nombreux jeunes prolongent leur séjour au foyer familial. Entre confort matériel, contraintes économiques et quête d’autonomie, cette cohabitation interroge : rester pour mieux préparer l’avenir ou partir pour enfin s’affirmer ?
A 24 ans, Sandrine n’a jamais envisagé de quitter la maison familiale. « J’ai tout ce qu’il me faut ici. Pas de loyer, pas de facture d’électricité à payer et maman s’assure toujours qu’il y a à manger » confie-t-elle, esquissant un léger sourire. Comme beaucoup de jeunes, elle profite du confort du foyer parental. Mais derrière ce choix, parfois assumé, se cachent des réalités plus complexes. Ryan, 27 ans, partage sa frustration : « Ce n’est pas comme si je veux rester dans le domicile familial. Mais avec mon salaire actuel, impossible de louer une chambre ou un studio et de subvenir à mes besoins quotidiens. Donc je préfère rester chez mes parents et leur alourdir les choses en gérant certaines dépenses ».
Il n’est pas le seul à rester chez ses parents par contrainte : « La situation est même déjà embarrassante pour moi car après tout je reste chez mes parents et donc je dois leur rendre compte de mes faits et gestes. Vous imaginez la gêne quand je reçois ma copine et que pour accéder à ma chambre je dois passer devant le salon qui est généralement bondé ? » questionne Fréderic, 28 ans. « Mais je n’ai pas le choix. Je jongle entre divers stages professionnels depuis 2 ans, ça ne rapporte pas grand-chose ».
Si pour certains les finances sont la cause principale de cette dépendance, certains abordent la chose différemment : « Je fais des économies en restant chez mes parents. Mon objectif est d’acheter un terrain avant de partir. Si j’avais déjà un loyer et certaines charges à gérer, ce projet ne serait même pas envisageable » explique Christine, 26 ans. Entre confort et contraintes chacun tente de trouver son équilibre : « J’aime l’ambiance familiale, mais parfois je rêve de mon espace. Quand on a grandi, ce n’est pas facile de rester l’enfant de la maison » souligne Stéphanie, 25 ans. Ainsi, dans un contexte où les repères se bousculent et où l’indépendance coûte cher, beaucoup de jeunes avancent avec une idée en tête : partir, oui, mais pas à n’importe quel prix.