Dans de nombreux marchés de Yaoundé, certains jeunes ont trouvé une source de revenus dans l’écaillage de poisson. Entre odeurs persistantes et efforts physiques, ce petit métier, souvent sous-estimé, devient pour eux un véritable moyen de survie.
Entre odeurs fortes et journées épuisantes, Jonas, 21 ans, a trouvé dans le nettoyage de poisson un moyen de gagner sa vie. Chaque matin, armé de son couteau et de sa bassine, il brave les écailles pour subvenir à ses besoins quotidiens. Une activité négligé par certains, qui lui permet pourtant de joindre les deux bouts. « Ce n’est pas facile, mais je préfère ça que de rester à la maison sans rien faire », confie-t-il.
Grâce à ce travail, Jonas déclare gagner en moyenne jusqu’à 180 000 F CFA par mois, une somme qui lui permet de s’occuper de lui-même, mais aussi de soutenir sa famille. « Je ne me plains pas trop. Avec ce que je gagne, j’arrive à m’occuper de mes enfants et de ma femme », ajoute-t-il. Les tarifs qu’il pratique varient selon la nature du poisson et le volume demandé. « Je taxe le nettoyage selon le type de poisson et le nombre de kilos. En général, je nettoie 5 kilos à 500 F, mais pour des espèces comme la carpe, le mulet ou le cherchant, c’est 1 000 F pour 5 kilos », explique-t-il.
En plus des poissons vendus au détail, Jonas propose aussi le nettoyage par carton. « Le carton de poisson pomme, je le fais à 3 000 F. Le silure monte à 7 00 F et le dumbo à 1 500 F. Tout dépend du type de poisson et de la difficulté du nettoyage », précise-t-il. Malgré les longues heures debout, les odeurs persistantes et les coupures fréquentes, Jonas reste motivé.
Pour lui, ce métier représente bien plus qu’un simple gagne-pain : c’est une preuve de résilience et de dignité. Il espère un jour pouvoir ouvrir un petit stand à son nom, mieux équipé, pour continuer son activité dans de meilleures conditions. En attendant, il continue à gratter les écailles, avec détermination et humilité.