La pression du corps parfait véhiculé sur les réseaux sociaux pousse de plus en plus de jeunes filles à chercher des solutions rapides, très souvent risquées.
Les méthodes foisonnent. Certaines consomment des comprimés pour grossir vendus sans contrôle, d’autres détournent des médicaments comme l’Ozempic, réservé aux diabétiques, pour perdre du poids en un temps record. « Je devais prendre deux doses de 0,50 mg d’Ozempic pour perdre environ 12 kilos.
Mais après ma première injection j’ai arrêté. J’avais des vertiges, je vomissais du sang, je n’allais plus aux toilettes vu que je n’arrivais à rien avaler », confie une étudiante. À défaut de médicaments, certaines se servent dans les paniers de leur cuisine. L’épisode dramatique de Bafia reste dans les mémoires. Trois adolescentes, âgées de 14 à 18 ans, ont tenté de s’injecter un mélange à base de cube Maggi et d’eau, censée développer leurs fesses.
Elles ont rapidement ressenti de violentes douleurs dans tout le corps, au point qu’une opération chirurgicale d’urgence a dû être pratiquée à l’hôpital pour leur sauver la vie. Pour les plus chanceuses, la santé n’est pas mise en péril mais le physique si. « J’ai toujours été très mince. Et ça m’a longtemps complexé. J’ai échangé avec une dame sur Snapchat qui vendait des comprimés pour grossir à prendre 4-4 à raison de deux fois par jour. Ils n’étaient pas étiquetés donc je ne sais pas vraiment ce que c’était.
Je les ai bu pendant un mois environ, mais j’ai mal grossi. Ma tête était devenue plus grosse que mon corps. Après l’arrêt de ces comprimés, tout le poids est reparti mais j’en ai gardé de fréquents maux d’estomac », confie Lucia, 26ans. Pour les médecins, le constat est alarmant. La prise ou la perte trop rapide de poids épuise l’organisme. Cela provoque des troubles digestifs, hormonaux, et parfois des séquelles irréversibles.
L’usage de l’Ozempic hors prescription expose à des hypoglycémies graves et à des atteintes du pancréas, tandis que les produits pour grossir favorisent diabète et hypertension. Pourtant, ces pratiques continuent, nourries par les insécurités et la peur de ne pas plaire. « Oui, ma principale motivation était celle de plaire.
Toutes mes copines ont de la chair, je les enviais », reconnait Laurine, qui a décidé d’abandonner les comprimés pour se tourner vers le sport et une alimentation plus saine.