À l’approche de la rentrée, en plus des dépenses liées aux fournitures et aux crédits scolaires, les parents d’élèves doivent faire face au danger sournois des établissements scolaires clandestins qui refait surface chaque année.
Ces établissements non reconnus se multiplient à un rythme inquiétant. Installés dans des habitations transformées en salles de classe ou dans des locaux commerciaux inadaptés, ils accueillent chaque année des centaines, voire des milliers d’enfants. Sans agrément officiel, et parfois sans enseignants qualifiés, ces « écoles fantômes » compromettent l’avenir de leurs élèves.
Malgré leur caractère illégal, ces structures continuent d’attirer. Parmi les raisons avancées on note des frais de scolarité réduits, la proximité du domicile, des horaires plus souples… Autant d’arguments séduisants pour des familles parfois peu informées, ou simplement en quête de solutions accessibles dans un contexte économique difficile. Ces parents ignorent généralement que l’école fréquentée par leur enfant n’a aucune existence légale.
Un enfant inscrit dans un établissement clandestin est exposé à un encadrement pédagogique approximatif, en raison du manque d’enseignants qualifiés et de suivi rigoureux. Ne disposant pas de l’autorisation d’inscrire leurs élèves aux examens officiels, ces établissements passent souvent par des écoles agréées pour le faire, en toute illégalité. Chaque année, les autorités tentent de réagir.
Des listes d’écoles non agréées sont publiées, suivies de campagnes de fermeture. Mais dans les faits, nombre d’entre elles rouvrent peu après, parfois sous un autre nom, parfois au même endroit. Le manque de suivi et certaines complicités internes permettent à ce phénomène de perdurer. Les ministères en charge de l’éducation exhortent pourtant les parents à vérifier le statut légal des établissements avant toute inscription.
Pour les enseignements secondaires, la liste des écoles agréées est disponible dans les délégations régionales et sur le site officiel du ministère : www.minesec.gov.cm. Pour éradiquer durablement ce fléau, les fermetures ne suffisent pas. Il faut aussi proposer aux familles des alternatives crédibles et abordables.
René Emessiene, enseignant, résume la situation ainsi : « Tant que l’école publique ne pourra pas accueillir tout le monde dans de bonnes conditions, et que le privé agréé restera inaccessible à certains, les écoles clandestines auront toujours une clientèle ».