Le drame qui s’est déroulé le 13 août dernier sur l’axe Kousseri-Mora continue de hanter l’Extrême-Nord. Six passagers, parmi lesquels cinq jeunes élèves âgés de 13 à 19 ans, demeurent prisonniers de leurs ravisseurs.
Parti de Kousseri le 12 août en fin d’après-midi, un bus de l’agence Touristique Voyage avait fait halte à Zigagué pour respecter l’interdiction de circuler après 16 heures. À l’aube du lendemain, le car reprend la route vers Maroua. Mais à quelques kilomètres seulement, des hommes armés surgissent et contraignent le véhicule à s’arrêter. Les assaillants, décrits par les témoins comme des terroristes liés à Boko Haram, embarquent tous les passagers avant d’en libérer une partie. Au final, 16 personnes sont emmenées de force, puis dix sont relâchées dans la journée.
Parmi les otages encore retenus, cinq sont des jeunes en plein parcours scolaire : Easy Brayant Jean Bessala, 19 ans, Mbongo Okala Marie Lylys, 19 ans, Tankeu Farelle Marie Faustine, 17 ans, Ntomba Okala Princesse, 15 ans et Nga Albert Raphaël, 13 ans. Tous regagnaient Yaoundé pour retrouver leurs proches. Le sixième otage, un adulte, complète la liste des victimes toujours captives. « Ce sont des enfants, ils n’ont rien demandé à personne. Ils étaient simplement en route pour voir leur famille », souffle, les larmes aux yeux, la tante des jeunes otages.
L’ombre des rançons
Les ravisseurs ont d’abord exigé 50 millions de F CFA avant de ramener leurs prétentions à 5 millions pour la libération des cinq élèves. Selon une source proche des familles, certains des passagers déjà libérés auraient payé entre trois et quatre millions pour retrouver leur liberté. « Ils nous pressent d’envoyer l’argent, sinon ils menacent de tuer les enfants », confie une proche, bouleversée.
Le silence qui inquiète
Face à cette situation, les familles disent se sentir abandonnées. Ni l’agence de transport ni les autorités locales n’ont fourni d’informations claires. « L’agence Touristique n’a rien dit sur la situation. Même pas un simple communiqué. Les forces de défense n’ont pas non plus donné de suite favorable. Nous demandons que le gouvernement nous vienne en aide. Nous n’avons pas les millions exigés », s’indigne un proche.